Reportage de Christine Bouillot
À l’heure de la mobilisation générale pour plus de sobriété, et alors que de nombreuses piscines sont obligées de fermer en raison de la hausse des prix de l'énergie, Toulouse a eu une bonne idée. La ville a en effet décidé de pomper l’eau de la plus grande piscine découverte d’Europe, la piscine Nakache, pour arroser ses espaces verts et nettoyer les rues.
"À l'heure actuelle, on a rentabilisé à peu près 500 mètres cubes"
Cette eau était d’ordinaire rejetée dans les égouts sauf que la canicule est passée par là. Actuellement, 5 pompes sont en action toute la journée. Par rotation, les camions citerne viennent faire le plein. Certains repartent pour les parcs et jardins, d'autres comme celui de Remi, pour nettoyer les rues. "Je vais nettoyer la rue Bayard et essayer de rendre les pavés un peu plus blanc" nous dit-il.
Alain travaille, lui, aux espaces Verts ! "On a deux camions qui remplissent les fontaines et après on a toutes les petites cuves qui s'en vont à l'arrosage" explique Alain. Utiliser cette eau de piscine est possible. Les services techniques de la direction des sports ont arrêté le traitement. Le chlore s'est donc évaporé explique Olivier Perez de la direction de sports de la ville de Toulouse.
"À l'heure actuelle, on a rentabilisé à peu près 500 mètres cubes. Quand j'en ai parlé à ma fille, elle m'a dit : "mais pourquoi on ne l'avait pas fait avant ?... et je n'ai pas pu lui répondre".
"En se posant des questions on trouve des réponses nouvelles et innovantes"
Depuis sa création en 1931, cette piscine était toujours intégralement vidée après l’été. En tout, 6 millions de litres d’eau étaient rejetés dans la Garonne. Mais avec la canicule, recycler les eaux usées est devenue une évidence. Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, explique "qu'avec la situation caniculaire que nous avons vécu, cela nous amène à nous poser des questions. Dans la vie, on fait beaucoup de choses par habitude et c'est donc en se posant des questions on trouve des réponses nouvelles et innovantes".
Alors que la sècheresse n'est pas terminée, la France ne réutilise qu'1 % de ses eaux usées pour d’autres usages. En Espagne c'est 14%.