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À Whirlpool, salariés et syndicats ne veulent pas "cracher dans la soupe"

Par Benjamin Jeanjean

Alors qu’Emmanuel Macron s’est rendu à l’usine Whirlpool d’Amiens ce mardi, les représentants syndicaux et les salariés évoquent une rencontre cordiale avec le chef de l’État et saluent Nicolas Decayeux, le "vrai sauveur" du site.

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Chose promise, chose due. Comme il l’avait annoncé lors de la campagne présidentielle de l’entre-deux tours, Emmanuel Macron est revenu sur le site de l’usine Whirlpool d’Amiens, qui fera prochainement l’objet d’une reprise par l’industriel picard Nicolas Decayeux. Si les politiques locaux étaient présents, salariés et syndicats l’étaient tout étant. Et si le candidat Macron avait fait l’objet d’un accueil plus que froid en avril dernier, le président a, lui, marqué de nombreux points.

"Il y a eu du dialogue, comme on l’espérait. Un bel échange entre l’intersyndicale, le Président et les salariés", assure Patrice Sinoquet, délégué CFDT. "L’ambiance était très calme, il était très proche de tout le monde. Ça a duré plus longtemps que prévu. C’est bien qu’il vienne nous voir, bien sûr qu’on apprécie", ajoute Delphine, une salariée de Whirlpool. Même son de cloche du côté de Catherine, employée depuis 30 ans : "Je n’ai pas vu de défiance envers lui, aucune animosité".

"Le vrai sauveur, c’est Nicolas Decayeux"

Mais si la star de la journée était inévitablement le locataire de l’Élysée, les employés du site tiennent à mettre davantage en avant Nicolas Decayeux, le repreneur du site. "Pour nous l’important était d’inciter et de promouvoir WN, le repreneur Nicolas Decayeux. Le vrai sauveur, c’est lui. C’est lui qui reprend le site. Certainement qu’il y a eu une participation de l’État et du Conseil régional, mais je pense que le vrai sauveur est Nicolas Decayeux", martèle Patrice Sinoquet. "La personne qu’on devrait mettre à l’honneur, c’est Nicolas Decayeux. C’est grâce à lui qu’il y a tout ça", ajoute Delphine.

Lui aussi délégué CFDT, Frédéric Chanterelle assure ne pas vouloir "cracher dans la soupe". Mais il n’en oublie pas pour autant les intérimaires, dont le sort apparaît aujourd’hui plus qu’incertain. "Les gens ont posé des questions sur leur avenir, notamment les intérimaires. On a quand même 70% d’intérimaires en ce moment… Ça représente 200 personnes environ, et ces gens-là vont se retrouver sans emploi. Mais M. Decayeux était présent et après la perspective des emplois Whirlpool, il y aura d’autres emplois ouverts aux intérimaires. Les offres d’emploi sont ouvertes pour nous jusqu’au 15, et après cette date les intérimaires pourront postuler pour entrer chez Nicolas Decayeux qui va amener d’autres entreprises et d’autres emplois", explique-t-il. Catherine espère elle aussi que la dynamique actuelle pourra faire revenir ces intérimaires. "Par rapport au plan de WN, rien n’est prévu pour eux. Mais s’il y a une bonne dynamique avec ce projet, je pense qu’il y aura aussi de la place pour eux à l’avenir", déclare-t-elle.

Propos recueillis par Benjamin Glaise.

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