"On nous rajoute du handicap au handicap"
Mère de deux enfants, cela fait seize ans que Stéphanie est en fauteuil roulant électrique. Et rien que pour prendre sa douche, elle rencontre des difficultés : "Mon fauteuil roulant ne passe pas par la porte de la salle de bain, je suis obligée de m'accrocher à la porte, de me lancer sur le lavabo et du lavabo, de me lancer sur la chaise de douche. C'est de la fatigue".
De la fatigue que Stéphanie pourrait éviter si sa salle de bain était davantage accessible, avec une douche à l'italienne ou une porte plus large, par exemple. Elle manifestera le 14 mai 2019 pour plus d'égalité : "On a le droit de vivre comme tout le monde, on a les mêmes besoins que tout le monde, on a les mêmes envies que tout le monde. On est capable de faire plein de choses mais, à côté de ça, on ne nous en donne pas les moyens. On nous rajoute du handicap au handicap".
"On a l'impression de revenir vraiment en arrière sur ce qui a été fait"
Mécontente de la loi ELAN qui réduit à 20% la part des nouveaux logements neufs accessibles, Stéphanie l'est aussi du bilan actuel d'Emmanuel Macron en matière de handicap : "Déjà qu'on a du mal à trouver des logements accessibles ou adaptables... Là, ça va être carrément la galère. On a l'impression de revenir en arrière par rapport ce qui avait été fait. Je suis un peu en colère".
Cette colère n'est pas surprenante : d'après une étude IFOP réalisée sur plus de 3.000 personnes concernées, 89% se disent insatisfaits de l'action du président de la République concernant le handicap.
Patrice Tripoteau, directeur général adjoint de l'Association des Paralysés de France, attend plus de la part du gouvernement :