"Banlieusards et gilets jaunes: même combat", explique Sofiane, 22 ans. Ce manifestant la première heure a grandi dans le 93. Il se trouve aux côtés d'Alain, organisateur de cette première marche jaune en Seine-Saint-Denis: "C'est les salaires minimes, trop de taxes, les services publics pas à la hauteur. Je pense que la personne de ba,lieue, de province ou de Paris, se rend compte qu'elle n'arrive pas à finir le mois correctement. Ce que revendiquent les gilets jaunes, c'est ce que tout le monde revendique: vivre. Vivre dignement." Mobiliser au delà du périphérique parisien, c'est aussi stratégique pour les militants, car certains dont l'objet d'une procédure judiciaire et ont interdiction de séjourner à Paris intra-muros.
"J'aimerai y aller, mais ils tirent au flashball..."
Ils comptent aussi sur les riverains qui ont de la sympathie pour le mouvement: exemple avec Hafida, la quarantaine: cette mère de trois enfants travaille à mi-temps, et elle a du mal à joindre les deux bouts: "J'ai mes enfants", explique t-elle, regrettant de ne pouvoir se joindre au cortège malgré ses fins de mois difficiles: "avec tout ce qui se passe, ils tirent des flashball, mais sinon j'aimerai y aller avec eux. J'arrive pas à nourrir mes enfants. J'ai des suppléments de Pôle emploi et de la CAF, mais j'y arrive pas !" Ici, nombreux comme Hafida soutiennent les gilets jaunes, sans pour autant aller battre le pavé ce samedi. Les organisateurs espèrent tout de même un regain de la mobilisation, qui baisse chaque samedi depuis plusieurs semaines.