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Addiction à la codéine : "Les cas répertoriés, c’est la partie émergée de l’iceberg"

Par Benjamin Rieth

Depuis le décès de sa fille le 2 mai dernier, victime d’une overdose à la codéine, Christelle Cebo se bat pour alerter les pouvoirs publics sur les dangers de ce médicament en vente libre.

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Le 2 mai dernier, Pauline, une élève de première S, décédait après dix jours de coma. Cette adolescente a succombé des suites d’une overdose à la codéine, un analgésique de palier II en vente libre dans les pharmacies, et de plus en plus utilisé comme une drogue par les jeunes. Depuis, Christelle Cebo, sa mère, se bat pour alerter sur les dérives autour de ce médicament. "C’est une addiction très difficile à détecter", a-t-elle expliqué, mercredi, invitée du Grand Matin Sud Radio. "Votre ado, en rentrant du lycée, va passer par la pharmacie et il va acheter pour quelques euros des médicaments en vente libre. Il va peut-être ensuite les avaler avant de rentrer et jeter la boite dans une poubelle publique, et vous ne saurez jamais rien".

En soirée ou après le lycée

Cette molécule est disponible dans certains sirops pour soigner la toux sèche mais aussi en comprimé de 20mg sans ordonnances. "Je ne comprend pas pourquoi cette molécule est en vente libre. Ce mésusage de la codéine est connu depuis trente ans. On sait que ce sont des médicaments pris par les usagers de drogue en sevrage sauvage. Maintenant ce sont des jeunes, qui n’ont aucun passé de drogue, qui vont aller dans une pharmacie pour se droguer pour quelques euros", déplore la mère de Pauline.

Consommée sous forme de cocktail en soirée - connu sous le nom de Purple Drank qui produit "une défonce équivalente à une bonne cuite" - la codéine peut aussi donner lieu à une défonce "un petit peu sourde comme celle qu’avait ma fille", raconte Christelle Cebo. "Elle va rentrer du lycée, elle va peut-être avoir eu un problème avec une amie, son petit ami, un prof ou ses parents et elle va prendre ces comprimés pour s’apaiser"

Selon l’observatoire français des drogues et des toxicomanies, la prise de ce médicament a déjà entraîné la mort de deux personnes et au moins cinq cas d’intoxications. Des chiffres loin de la réalité selon Christelle Cebo. "Les cas répertoriés, c’est la partie émergée de l’iceberg. En 2017, il y a eu deux décès, mais déjà fin 2016, il y en avait eu au moins deux autres. J’ai fait remonter l’information à l’agence du médicament qui n’était pas au courant", confie la mère de Pauline qui souhaite maintenant voir la vente de codéine interdite sans prescription médicale

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