Au lendemain de l’affaire Yuriy, dans le 15e arrondissement de Paris, les discussions se poursuivront dans le cadre du Beauvau de la sécurité…
"Ce n’est plus un arrondissement sûr"
L’affaire Yuriy, ce jeune garçon passé à tabac, suscite l’émotion jusqu’au sommet de l’État. Quelle réponse apporter à de telles agressions ? "Nous avons sensibilisé les élus du XVe, explique Jérôme Jimenez, délégué syndical Grand Paris à l’UNSA-Police. Ce n’est plus un arrondissement sûr, où il ne se passe rien. Nous avons un problème d’effectifs sur cet arrondissement. Au niveau de la dalle Beaugrenelle, il y a 23 à 26 coups portés en une vingtaine de secondes par une dizaine d’individus. On a assisté à un lynchage collectif par des barbares."
Dans de telles circonstances, même la vidéo en direct est inutile ? "Oui, parce qu’il faudrait isoler des actes préparatoires. Des dizaines de jeunes dans les rues, c’est monnaie courante. La dalle de Beaugrenelle est bien connue des policiers, qui y font des patrouilles pédestres." Recense-t-on des zones, des points chauds nécessitant une surveillance renforcée ? "Ce serait faux de ne pas dire qu’il y a des endroits plus criminogènes que d’autres. On essaie de limiter la casse avec les moyens et effectifs que nous avons."
"Beaucoup de choses qui fonctionnent bien"
Dans le cadre du Beauvau de la sécurité, quelles sont les attentes des policiers ? Les discussions actuelles vont-elles dans le bon sens ? "L’intérêt de ce Beauvau était de poser les bases de la future loi sur la sécurité intérieure, explique le délégué syndical Grand Paris à l’UNSA-Police. L’intérêt, c’est le contenu exact. Mais il y a aussi beaucoup de choses qui fonctionnent bien, à mettre en lumière, des milliers d’interventions de police se passent très bien en France. On n’en parle pas assez, il y a des milliers d’enquêtes judiciaires qui aboutissent, où les victimes sont satisfaites… Tout cela ne fait pas la Une, mais ça fonctionne."
On parle, dans le cadre de ce Beauvau de la sécurité, de créer une unité de 30.000 réservistes pour la police, comme cela peut exister pour la gendarmerie. Est-ce une bonne idée ? "Oui, estime Jérôme Jimenez. Nous y sommes favorables. Si on veut retisser du lien avec la population, il faut inviter les gens à venir comprendre notre métier. Mais il faudra que ce soit encadré sérieusement."
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