Reportage Sud Radio de Christine Bouillot
"Plate-forme de vaccination covid, bonjour !". Toute la journée, ils répondent aux mêmes questions , les yeux fixés sur le planning, pour répondre du mieux possible aux demandes:
"De toute manière, s'il n'y a plus de place à Bagnères-de-Luchon sur le moment, on vous mettra à Saint-Gaudens... Mais ça serait plus confortable pour vous de rester proche de chez vous, quand-même ! Est-ce que vous avez attrapé le covid? Pas à votre connaissance?..."
Devant leurs écrans avec carte des départements sous le yeux, 15 étudiants en troisième année de médecine fixent les rendez-vous pour les deux injections du vaccin. À l’autre bout du fil, des personnes de plus de 75 ans ou bien leurs proches: "88 ans... Est-ce qu'elle a des problèmes de santé particulier, votre maman?". Anaïs, en troisième année de médecine, décrit des proches à la fois "assez inquiets, et surtout rassurés d'avoir leur rendez-vous".
En quelques heures, les délais s’allongent. En Haute-Garonne, dans certains centres, on est déjà à mi-février pour se faire vacciner. Logique, explique le docteur Julie Oudet, médecin urgentiste, qui a mis au point cette plateforme et encadre les étudiants : "On est désolés que les gens doivent attendre, on fait de notre mieux. C'est cohérent qu'à partir du moment où les autorités font connaître la liste des populations éligibles à une vaccination dés aujourd'hui, les gens composent dans la foulée le numéro pour en bénéficier". La Haute Garonne compte 107.000 personnes de plus de 75 ans qui peuvent se faire vacciner.
"Tous en même temps, comme pour les départs en vacance. Mais dans la salle, les choses se passent plutôt bien" - Julie Oudet
Encore quelques réticents
Au niveau national, 5 millions de personnes sont concernées mais toutes ne vont pas se ruer vers les centres de vaccination. Si une majorité de français est désormais favorable à la vaccination, d’autres préfèrent encore un peu patienter.
Reportage Sud Radio de Lionel Maillet
Parmi les plus réticents, il y a ces deux retraités marseillais de 77 ans: "Non ! Je ne vais pas me faire vacciner, en plus je pense qu'ils nous mentent et qu'ils ne les ont pas, les vaccins. Quand Macron se fera vacciner, nous aussi on se fera vacciner !" Beaucoup moins catégorique, Marie-Sylvaine, une grand-mère qui préfère encore un peu patienter. "Pour le moment, non. Je me fais vacciner pour la grippe, plus par habitude. On attend des décisions sur l'efficacité, les effets du vaccin, s'il n'y a pas de nocivité". Ce lundi ce sont cinq centres de vaccination qui ouvrent à Marseille dont un à la mairie centrale sur le Vieux Port.
"Mon mari a 91 ans, moi 84 ans. La grippe, on ne l'a jamais eu ni lui ni moi. Donc je pense que le vaccin est bon, et que celui du covid sera bon aussi. Le docteur nous a conseillé de le faire, vu notre âge. Donc on a décidé de le faire le plus tôt possible. On a peur de la maladie, pas du vaccin !"
Dans les Bouches-du-Rhône on compte 19 centres de vaccination et 52 dans la région PACA.
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