Exclue de la République en Marche après avoir fait clairement entendre son refus de voter en faveur de la loi bioéthique et l'ouverture de la Procréation médicale assistée (PMA) à toutes les femmes, Agnès Thill revient sur le devant de la scène avec un nouveau livre où elle raconte les dessous du groupe de la majorité et leurs dérives autoritaires.
Rester discret face à ses divergences
C'est en s'opposant particulièrement à la PMA pour toutes les femmes, que la députée de l'Oise s'est attirée les foudres de son groupe parlementaire. Un projet de loi qui pose "de vrais problèmes éthiques, au-delà du technique", juge-t-elle. "On va mettre dans la loi des orphelins de pères. Je ne m'estime pas le droit en tant que députée de priver délibérément de quelque chose qui peut être extraordinaire", se justifie la parlementaire au micro d'André Bercoff.
Dans ce livre, la députée issue des rangs du Parti socialiste, traite les problèmes "de lutte des classes, de liberté d'expression et de démocratie" au sein de la République en Marche mais aussi, plus largement, dans la France gouvernée par Emmanuel Macron. "J'avais le droit d'être contre la PMA, seulement ils ne voulaient pas que je le dise", témoigne Agnès Thill qui pointe du doit une "liberté d'expression qui ne vaut que pour les autres et qui doit être que dans un sens, le leur".
Un nouveau clivage politique
Elle dénonce "un problème de pensée unique avec En Marche", rapportant que dans leurs rangs, "il faut être comme eux, penser comme eux", ou à défaut, penser "en silence et discrètement". Après la récente démission de trois députés appartenant au groupe présidentiel, Agnès Thill y voit une confirmation et "une promotion parfaite" de son livre. Ces trois élus dénoncent un système "clanique, aux aspects de dictature".
Engagée à LREM dès sa fondation, la militante devenue députée combattait pour "le dépassement du clivage gauche/droite". Mais force est de constater que c'est une nouvelle dualité qui a pris le pas. "Si c'est pour le remplacer par un clivage progressiste/populiste, ce n'est pas un progrès, ce n'est pas rassembler, c'est au contraire recréer une lutte des classes que l'on avait réussi à anéantir", estime-t-elle. Le résultat d'un échec dans la réduction de la fracture sociale, qui fait "qu'ils mettent des gens dans des cases", s'indigne la parlementaire, voyant le retour "des races, des religions ou des genres".
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