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Agriculture : la détresse d'un éleveur face au manque de vétérinaire

En Gironde, un éleveur a contacté 17 vétérinaires, mais aucun ne s'est déplacé : sa vache et son veau sont morts.

Mercosur
La filière viande française mise en danger par la signature de l'accord Mercosur. (AFP)

Les déserts médicaux, cela concerne également les vétérinaires. C’est une histoire terrible qu’a vécu Jérôme Gendro, éleveur à Queyrac, en Gironde. Il a dû regarder l’une de ses jeunes vaches en train de vêler agoniser des heures durant alors qu’elle mettait bas. Il avait pourtant contacté pas moins de 17 vétérinaires afin d’effectuer une césarienne, mais aucun n’a accepté de se déplacer.

Des éleveurs qui peinent à trouver un vétérinaire

L’éleveur a décidé de porter plainte pour « acte de cruauté » contre le vétérinaire le plus proche. « La situation n’est pas facile pour moi, et pour les vétérinaires. J’ai accompagné ma vache jusqu’au dernier souffle. Je l’ai vue souffrir sans rien pouvoir faire. Cela a été très dur. »

« J’ai contacté de nombreux vétérinaires. Dans les 17, certains cabinets étaient fermés. C’est surtout que j’ai contacté d’abord les vétérinaires ruraux, qui interviennent sur les animaux bovins ou autres. Ceux-là, ils sont très peu nombreux. Des vétérinaires, il y en a autour de mon village. Mais ils font les chiens et les chats. Ils ont leurs spécialités, on ne peut pas le leur reprocher. »

 

Changer les façons de travailler

Y aurait-il de moins en moins de vétérinaires disponibles dans les campagnes pour les fermes ? En effet, sur les 20.000 vétérinaires en France, à peine 4.000 exercent pour les animaux dits de production, les élevages. « Psychologiquement, chaque fois que j’ai une vache qui doit vêler, j’ai peur. Cela fait déjà un bon moment. Je veux sensibiliser tout le monde sur le fait qu’on arrive au bout, que le moment est grave. »

« Il va falloir poser les bonnes questions, estime Jérôme Gendro. La France, à un moment, était un pays soudé. On entre dans une nouvelle ère, il va falloir changer nos façons de travailler. Et surtout redonner envie à nos jeunes. J’ai 45 ans, il y a un après. Que nos éleveurs puissent rester, que les vétérinaires puissent continuer à nous aider. »

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