Reportage de Clément Bargain pour Sud Radio
"95% des gens qui se déplacent sont des mères de famille !"
Les stocks de Nair sont quasiment vides : "il ne nous reste plus que du lait, des pâtes et des couches pour enfants !" confirme-t-il au micro de Clément Bargain. Il faut dire que la demande ne cesse d'augmenter. Cet habitant des quartiers Nord de Marseille est l'un des fondateurs du collectif d'habitants de la cité Maison-Blanche.
Depuis le début du confinement, il organise des distributions de denrées alimentaires : "on a eu un pic un lundi, où on a distribué 663 colis en une matinée et l'après-midi même, on a dû en redistribuer 250 rapporte-t-il. 95% des gens qui se déplacent sont des mères de famille !"
"C'est impossible d'imaginer que des familles, des enfants puissent avoir faim"
Partout en France, des foyers ne parviennent plus à se nourrir. À Montreuil, en Seine-Saint-Denis, plus de 2.000 familles bénéficient actuellement d'une aide alimentaire. "C'est tout simplement la baisse de salaire issue du chômage partiel explique Patrice Bessac, le maire de Montreuil. Certains ont été licenciés, ils ne travaillent plus, et puis il y a tous les petits boulots souligne-t-il. Tout le travail informel, les heures de ménage ici, les petits travaux faits chez l'un ou chez l'autre, tout ça c'est de l'argent qui ne rentre plus, l'économie de la débrouille, qui pèse aujourd'hui sur le budget d'un certain nombre de ménages. C'est impossible d'imaginer, de supporter que des familles, des enfants puissent avoir faim" déplore l'élu.
Secours populaire : "on va avoir besoin de l'aide financière des pouvoirs publics"
Pour faire face à cette précarité alimentaire grandissante, élus et associations demandent à l’État des aides financières supplémentaires en urgence. "La situation est vraiment très difficile, on est dans le rouge annonce Jean Stellittano, secrétaire national du secours Populaire. On risque de l'être encore pendant plusieurs mois, on va avoir besoin de l'aide financière des pouvoirs publics".
"On a pallié à l'aide alimentaire, mais il faut savoir que c'est le rôle de l'État de nourrir sa population tient à préciser Jean Stellittano. Aujourd'hui le social doit prendre le relais de la santé estime-t-il, le tissu associatif et l'aide alimentaires sont sont suffisants pour justifier des déblocages massifs d'argent à destination des associations humanitaires, qui tous les jours nourrissent dix millions de personnes".
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