Dans son dernier livre, co-écrit avec Bernard Meunier, Alexandre Rodde traite les histoires de tuerie de masse dans le milieu scolaire. "Toutes les histoires ne concernent pas forcément le terrorisme en soit mais la protection de toutes les écoles", précise l'auteur. En France, la seule tuerie de masse en milieu scolaire avait marqué les esprits en 2012. C'était à Toulouse, l'attentat contre Ozar Hatorah perpétré par Mohammed Merah.
Un changement de stratégie pour les terroristes
Depuis la seconde attaque contre Charlie Hebdo, le 25 septembre dernier, rue Nicolas-Appert à Paris, Alexandre Rodde travaille particulièrement sur la question du terrorisme et note que "le djihad a évolué sur les cinq dernières années". Les terroristes tentent de "s'adapter aux méthodes policières et militaires que l'on a pu mettre en place au Moyen-Orient", explique-t-il.
Une menace jusqu'alors "projetée", où les groupes terroristes "envoyaient du personnel et les mettaient en liaison avec un niveau logistique important", décrit le consultant. Meilleur exemple, les attentats du Bataclan ou de Charlie Hebdo en 2015, avec "des moyens importants, de l'ordre de 10.000 euros pour l'opération", note Alexandre Rodde.
Des attaques low-cost
Désormais, les terroristes passent "à des attaques low-cost". "Du fait qu'on ait détruit ces groupes djihadistes à l'étranger, ils sont obligés de changer de stratégie et incitent les gens qui sont déjà sur le sol français à passer à l'acte", observe l'auteur. Une stratégie qui existe depuis longtemps et consiste à fomenter "plusieurs petites attaques où on tue une ou deux personnes à la fois, mais qui marque l'opinion publique". L'objectif des djihadistes : "créer un conflit civil qui favoriserait la montée de l'islam radical", affirme l'officier de réserve de la Gendarmerie.
Vendredi 16 octobre, un nouvel acte terroriste a secoué la France et l'univers scolaire. Un professeur d'histoire-géographie a été décapité à la sortie d'un collège à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). Après l'émotion suscitée par cet acte barbare, les questions, notamment liées aux menaces qui pesaient contre ce professeur depuis plusieurs jours. "La question qu'il faut se poser c'est de savoir si l'information était transmise à la police locale et si quelque chose a été mis en place", réagit l'auteur. "La partie sécuritaire ne doit pas être dans les mains de l'Éducation nationale qui n'est pas à même de s'occuper de ça", rappelle-t-il.
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