"On peut aller bien dans un monde qui va mal"
André Bercoff et Céline Alonzo reçoivent dans "Les Déjeuners des Deux Magots" Anne Roumanoff, actuellement en tournée dans toute la France avec son nouveau spectacle "Tout va bien", et Gérald Dahan, qui vient de publier Macron 1er. Première question pour Anne Roumanoff, au sujet du nom de son spectacle : "'Tout va bien', c'est bien sûr un titre ironique. Tout va mal, mais on peut aller bien dans un monde qui va mal". Et de rappeler que les humoristes sont effectivement là pour divertir. Elle-même confie que, pour y parvenir, elle tourne les problèmes en dérision.
Dans son spectacle, Anne Roumanoff donne cinq règles politiquement correctes pour aller bien en 2019. Elle explique et regrette notamment qu'aujourd'hui, on n'ait plus le droit de rire de grand chose. Il s'agit d'un sketch interactif dans lequel le public réagit. Est-ce vrai donc, que contrairement à Desproges, Coluche ou Le Luron, on ne peut plus rire de tout ? "Oui, mais il y a des choses que l'on dit aujourd'hui et que l'on ne pouvait pas dire il y a vingt ans", selon elle. Et certains comiques actuels, comme Blanche Gardin, Gaspard Proust ou Stéphane Guillon, eux, se le permettent encore.
Pour Gérald Dahan, "tout est dans la manière de faire". Et pour Anne Roumanoff, "certes aujourd'hui, c'est plus touchy, mais si on le fait avec finesse et talent, tout est possible. On vit dans un pays libre". Et de remettre les choses dans leur contexte, expliquant que Coluche et Le Luron, eux aussi avaient été critiqués à leur époque : "Il n'y a pas un âge d'or de l'humour".
Pour Gérald Dahan, "le pire n'est jamais décevant"
Qu'est-ce qui faire rire, aujourd'hui ?, demande alors André Bercoff : "On ne fait pas rire avec le bonheur. On fait rire avec les problèmes. Donc ce qui fait rire les gens, c'est quand on leur parle d'eux, pas de nous", répond Anne Roumanoff. La politique fait rire aussi. Emmanuel Macron inspire également les humoristes. L'imitateur, lui, insiste sur le fait qu'il faille être de plus en plus réactif car les bourdes, en politique, sont nombreuses au quotidien. Et quand Céline Alonzo demande si le président actuel est plus inspirant que Nicolas Sarkozy, souvent imité et moqué, Gérald Dahan conclue : "Le pire n'est jamais décevant !"
Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.
Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi.
Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !