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Annecy: examen psychiatrique de l'agresseur, état des blessés,...Ce que l'on sait ce vendredi

Abdalmasih H, réfugié syrien venu de Suède va subir un examen psychiatrique ce vendredi matin alors que le couple présidentiel a annoncé sa venue au chevet de la famille des victimes. Les bléssés sont elles dans un état stable mais grave...Retour sur les dernier éléments du drame d'Annecy

Le parc du Pâquier à Annecy où eu lieu l'agression le 8 juin 2023.
Le parc du Pâquier à Annecy où eu lieu l'agression le 8 juin 2023.

Abdalmasih H, réfugié syrien venu de Suède va subir un examen psychiatrique ce vendredi matin alors que le couple présidentiel a annoncé sa venue au chevet de la famille des victimes. Les bléssés sont elles dans un état stable mais grave...Retour sur les dernier éléments du drame d'Annecy

Un réfugié syrien armé d'un couteau a blessé jeudi matin six personnes, dont quatre très jeunes enfants dans un parc à Annecy, une attaque "sans mobile terroriste apparent" qui a suscité une vague d'émotion.  L'agresseur, "un réfugié politique qui serait sans domicile fixe, arrivé à Annecy à l'automne 2022" n'était "ni sous l'emprise de stupéfiant ni sous l'emprise d'alcool", a déclaré la procureure d'Annecy Line Bonnet-Mathis au cours d'un point de presse.

"En l'état, on n'a pas d'éléments qui pourraient nous laisser entendre qu'il y a une motivation terroriste", avait-elle déclaré un peu plus tôt dans l'après-midi. "On essai e de comprendre son mobile", a-t-elle dit en fin de journée, "je ne peux pas exclure à ce stade un acte insensé". Un examen psychiatrique est prévu vendredi matin, a précisé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, invité au 20H de TF1.

"Nous sommes bouleversés par cet acte odieux, inqualifiable", a pour sa part déclaré Elisabeth Borne qui s'est rendue sur place pour "exprimer tout le soutien et toute la solidarité de la nation". Agés de 24 à 36 mois, les quatre enfants blessés, dont un Britannique et un Néerlandais, ont été transférés à Genève et à Grenoble après des premiers soins sur place. "Leur état de santé est extrêmement fragile, ils sont toujours en urgence absolue", a indiqué la procureure.

"Une grave dépression"

Un adulte a été hospitalisé après avoir été blessé par l'agresseur puis touché par les tirs de la police pendant l'interpellation, un autre adulte a été touché plus légèrement. Le président Emmanuel Macron a pour sa part dénoncé une "attaque d'une lâcheté absolue". "La Nation est sous le choc", a-t-il écrit sur son compte Twitter. Il sera par ailleurs présent aujourd'hui avec son épouse au côté des familles de victime.

Abdalmasih H., de nationalité syrienne et né en 1991, avait obtenu l'asile en Suède en 2013 où il a vécu pendant 10 ans. "Il n'a pas pu obtenir la nationalité suédoise, donc il a décidé de quitter le pays. Nous nous sommes séparés parce que je ne voulais pas quitter la Suède", a confié son ex-épouse, jointe par l'AFP.

De même, sa mère, qui vit aux Etats-Unis depuis dix ans, a confié être "en état de choc". Selon elle, il souffrait d'une "grave dépression". "Lui ne m'a rien dit. C’est ma belle-fille qui m'a dit ça", a-t-elle précisé. "Elle disait qu'il n'était jamais bien, toujours déprimé, avec des idées noires, il ne voulait pas quitter la maison, il ne voulait pas travailler...". "Il a demandé la nationalité, il a eu un rejet", a priori parce qu'il a fait l'armée syrienne, a-t-elle poursuivi: "ça l'a probablement rendu fou".

"Des coïncidences troublantes"

Ce père d'une enfant de 3 ans était en situation régulière quand il est arrivé en France, il y a quelques mois. Dans une nouvelle demande d'asile déposée en France en novembre 2022, il s'était déclaré "chrétien de Syrie", selon une source policière. Et il portait une croix chrétienne quand il a été interpellé.

Selon Gérald Darmanin, les autorités françaises lui ont notifié dimanche dernier, le 4 juin, qu'il ne pouvait obtenir l'asile en France puisqu'il l'avait déjà en Suède. Interrogé sur le lien possible entre ce refus et le passage à l'acte, il a parlé d'une "coïncidence troublante". Ce dimanche, a-t-il ajouté, le réfugié avait été contrôlé par la police car "il se serait lavé dans le lac d'Annecy (....) une main courante a été faite, et il n'y avait rien à lui reprocher particulièrement".

L'attaque est survenue vers 09H30 sur une aire de jeux, aux abords du jardin de l'Europe, dans le centre historique d'Annecy. L'homme vêtu d'un short noir, un foulard bleu noué sur la tête, s'est attaqué aux enfants, selon des images du drame authentifiées par l'AFP. On le voit dans cette vidéo lever les bras au ciel et crier en anglais "au nom de Jésus!". Ce cri ne justifie pas en soi une saisine du parquet anti-terroriste, selon une source proche du dossier, expliquant que ce choix a déjà été fait pour des individus criant "Allah akbar" en passant à l'acte, mais sans élément attestant d'une idéologie djihadiste.

"Aucun endroit n'est épargné"

D'autres images relayées par la presse le montrent en train de courir au milieu d'une pelouse, couteau à la main. "Un couteau pliable type Opinel", a indiqué la procureure.

Selon différents témoignages, l'agresseur a tenté de s'enfuir et attaqué une personne âgée avant d'être interpellé par la police. Les secours ont été alertés à 09h41, l'intervention déclenchée immédiatement et l'homme interpellé quatre minutes plus tard, selon un chronométrage diffusé par la police.

L'attaque a semé l'effroi dans cette ville d'eau habituellement très calme. "Ce qui s'est passé est inacceptable, effroyable. Ce n'est jamais arrivé sur Annecy", a déclaré le maire écologiste François d'Astorg en faisant part de sa "colère". Invité des Vraies Voix,  il a estimé "qu'aucun endroit ne peut être épargné" .

Une cellule de crise, une cellule de soutien psychologique et un dispositif d'information à destination du public ont été déployés.

L'aire de jeux a rouvert dans l'après-midi, rapidement fleurie par une dizaine de bouquets, en hommage aux victimes, puis des roses blanches, un papier avec un cœur dessiné et des messages aux enfants. L'attaque a suscité une avalanche de réactions dans le monde politique, des élus de droite et d'extrême droite mettant en avant l'origine et le statut de l'agresseur.

Un collectif d'extrême droite a manifesté dans la soirée à Annecy, malgré un décret d'interdiction publié par la préfecture. Entre 30 et 50 militants ont chanté la Marseillaise à l'heure du rendez-vous, avant de prendre la direction du parc puis de se disperser dans le calme sous la surveillance des forces de l'ordre. Un hommage "pacifique" a été annoncé par la ville d'Annecy pour ce week-end.

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