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Après la tempête, Zemmour et son parti misent sur la "dépolitisation" pour rebondir

L'heure du rebond ? Au creux de la vague après les législatives, Reconquête!, le parti d'Éric Zemmour, a revisité samedi lors de son université d'été à Orange ses thèmes de prédilection, du grand remplacement à la lutte contre le wokisme, tout en revendiquant de "dépolitiser" la France.

Ludovic MARIN - AFP/Archives

L'heure du rebond ? Au creux de la vague après les législatives, Reconquête!, le parti d'Éric Zemmour, a revisité samedi lors de son université d'été à Orange ses thèmes de prédilection, du grand remplacement à la lutte contre le wokisme, tout en revendiquant de "dépolitiser" la France.

Plus de 1.700 personnes ont participé à cet événement de rentrée dans le Vaucluse, ponctué de banquet, conférences, concert et table-ronde, et marqué par des virulentes charges anti-système, à l'heure où le parti cherche à se relever d'une déroute aux législatives et s'interroge sur son avenir.

Acclamé par les "reconquérants", Éric Zemmour a longuement incriminé les partis français et la "politique", assurant qu'elle était devenue "l'ennemie du peuple".

"Nous sommes le parti qu'il faut à ceux qui ne veulent plus des partis", a assuré le président de Reconquête!, qui a affirmé sa volonté de "dépolitiser" le pays, estimant que "tout est devenu politique".

Le chef de Reconquête Eric Zemmour (droite) et l'eurodéputée de son parti Sarah Knafo, le 19 juin 2024 à Neuilly-sur-Seine, près de Paris

Le chef de Reconquête Eric Zemmour (droite) et l'eurodéputée de son parti Sarah Knafo, le 19 juin 2024 à Neuilly-sur-Seine, près de Paris

Ludovic MARIN - AFP/Archives

Quant au nouveau Premier ministre Michel Barnier, Éric Zemmour y voit "la nouvelle incarnation du non choix macronien". "Personne n'espère rien de lui, il symbolise la politique française dans tout son ennui", a-t-il poursuivi.

Dans son discours, Eric Zemmour n'a pas épargné le Rassemblement national, qu'il accuse de vouloir "obstinément plaire à la gauche et aux médias, sans jamais y parvenir".

Alors pour faire face aux "menaces" érigées par le parti - le "grand remplacement", le "wokisme", "l'islamo-gauchisme" - "la victoire passera par le travail de fourmi des militants, que rien ne remplace", avait expliqué en ouverture Jacques Bompard, l'ancien maire d'Orange.

En début d'après-midi, la militante anti-islam Mila est montée sur scène pour interpréter deux chansons, avant de participer à une table-ronde. A ses côtés, plusieurs influenceurs d'extrême droite comme Thaïs D'Escufon, Yohan Pawer ou encore Marguerite Stern, dissertant sur le "combat culturel contre la gauche". Des personnalités susceptibles de rajeunir les rangs zemmouristes, espère le parti.

Les intervenants ont également évoqué le réseau "Parents vigilants", lancé il y a deux ans. Avec 3.500 parents d'élèves élus revendiqués, l'objectif est de lutter contre "la propagande" progressiste à l'école, et le supposé "lobby LGBT". Eric Zemmour a indiqué sa volonté d'avoir au moins un parent vigilant dans chaque établissement d'ici la fin de l'année.

Une gageure alors que le parti fait face à plusieurs défis, après n'avoir recueilli que 0,6% des suffrages aux législatives, sans aucun député élu.

Le chef de Reconquête! Eric Zemmour (C) lors des universités d'été de son parti, le 7 septembre 2024 à Orange, dans le Vaucluse

Le chef de Reconquête! Eric Zemmour (C) lors des universités d'été de son parti, le 7 septembre 2024 à Orange, dans le Vaucluse

CLEMENT MAHOUDEAU - AFP

L'ancrage dans les territoires est l'un des chantiers prioritaires. "On a des candidats dans toute la France qui vont y travailler", assure Sarah Knafo, eurodéputée Reconquête!.

Le mouvement d'extrême droite place ses espoirs dans l'instauration du scrutin proportionnel, plebiscitée par plusieurs partis mais encore de l'ordre de l'hypothétique. "C'est pour nous une garantie d'avoir des élus", affirme Mme Knafo, seule représentante Reconquête! au Parlement européen.

- Hémorragie -

Le jeune parti doit aussi panser les plaies d'une crise politique interne née au lendemain des élections européennes de juin. Quatre des cinq eurodéputés Reconquête! ont fui le parti pour rejoindre l'alliance RN-Ciotti en vue des législatives anticipées, sous l'impulsion de Marion Maréchal.

"Elle leur promettait des perspectives de ministère. (...) Aujourd'hui, ils s'en mordent un peu les doigts", glisse une proche du parti. Mais l'hémorragie ne semble pas contenue. Mardi, l'unique sénateur Reconquête!, Stéphane Ravier, a annoncé quitter le parti à son tour.

Le chef de Reconquête! Eric Zemmour lors des universités d'été de son parti, le 7 septembre 2024 à Orange, dans le Vaucluse

Le chef de Reconquête! Eric Zemmour lors des universités d'été de son parti, le 7 septembre 2024 à Orange, dans le Vaucluse

CLEMENT MAHOUDEAU - AFP

Avec son mouvement Union des droites pour La République, Eric Ciotti a repris le flambeau de l'union des forces conservatrices défendue de longue date par Eric Zemmour. Sarah Knafo le regarde faire d'un "bon œil". "Plus les gens reprennent nos slogans et nos manières de penser, plus on est forts", balaye-t-elle.

D'autant plus que les cadres du parti considèrent qu'Eric Ciotti n'est pas une figure "présidentiable" et donc ne les "concurrence pas directement". Car c'est évidemment l'élection présidentielle de 2027 qu'Eric Zemmour a dans le viseur.

Devant les sympathisants Reconquête!, Sarah Knafo a assuré que les adhésions avaient explosé ces dernières semaines car "les Français se tournent vers la vraie droite". Alors que dans le même temps, le Rassemblement national poursuit son entreprise de normalisation.

Par LUCIE DE PERTHUIS / Orange (France) (AFP) / © 2024 AFP

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