"Il y a de 60 à 80 milliards d’euros par an de fraude fiscale, et on n’a pas les effectifs pour aller les chercher". Au micro de Sud Radio, Céline Bolognesi-Fourcade, de la CGT finances publiques, va droit au but : avec 1 600 postes supprimés en neuf ans rien qu’en Occitanie, les agents des impôts ont de plus en plus de mal à effectuer correctement leur travail. Après les cheminots, les étudiants ou encore les éboueurs, ce sont donc désormais les agents des impôts qui entrent, eux aussi, dans un mouvement de contestation.
Réunis ce jeudi devant le centre des finances publiques du quartier du Mirail à Toulouse, qui accueille environ 100 000 personnes chaque année, ils font part de leurs inquiétudes. "Les projets gouvernementaux du tout-Internet et du vous-n’avez-qu’à-nous-téléphoner sont en train de sabrer profondément un lien social important pour des quartiers comme le Mirail, et plus largement pour toute la population", assure Régis Lagrifoul (Solidaires Finances publiques).
Alors que l’ouverture des déclarations d’impôts sur le revenu est prévue pour le mercredi 11 avril prochain, cette date sera aussi le coup d’envoi de la réforme décriée du prélèvement à la source. Pour les agents comme Yves Peyras, cette révolution fiscale risque d'être contre-productive pour les finances publiques. "Pour la TVA, taxe qui est déjà collectée par les entreprises et reversée à l’État, c’est dix points de TVA qui ne sont pas collectés ! 30 milliards d’euros qui ne rentrent pas dans les caisses de l’État ! Notre inquiétude, c’est qu’il y ait aussi cette déperdition avec le prélèvement à la source", clame-t-il.
Un reportage de Christine Bouillot