Cet été, la préfète de l’Ariège a pris à deux reprises des arrêtés autorisant d’effaroucher les ours, notamment en leur tirant dessus avec des balles en caoutchouc. Des arrêtés suspendus à chaque fois par le Tribunal Administratif de Toulouse. Deux camps s’opposent entre les défenseurs des ours et les éleveurs.
Des mesures de protection illusoires
Pour Alain Rivière, président du groupement pastoral de Montferrier en Ariège, "la situation est catastrophique. Depuis le 1er juin, les attaques sont quotidiennes sur toute la chaîne de l’Ariège et en pays catalan. C’est d’une violence inimaginable, pour les bergers et les animaux. Cela devient invivable. C’est incompréhensible, c’est un sentiment de colère et d’horreur devant ces drames. Quand vous pensez que le juge dit craindre que l’effarouchement de l’ours risque de lui causer des troubles psychologiques. Nous, les moutons sont éventrés, dévorés. Il y a une dizaine de jours, 57 se sont mis dans le ravin."
Que faire ? "Les mesures de protection sont illusoires, estime-t-il. Tout a été essayé, des clôtures électriques aux chiens. Deux bergers dorment toute la nuit autour du troupeau. Mais c’est l’instinct de grands prédateurs, rien n’y fait. La cohabitation est complètement impossible. On ne peut pas, sur des territoires finalement très petits, faire cohabiter des ours et des moutons."
[#SudRadio]📣Ariège : l’ours tue les brebis et terrorise les éleveurs
🗣Alain Rivière, éleveur "La situation est catastrophique. Les attaques sont quotidiennes et d'une violence inimaginable. Les brebis sont éventrées. Rien n'est fait, les mesures de protection sont illusoires" pic.twitter.com/OoE2A1l3jm
— Sud Radio (@SudRadio) September 27, 2022
Le tourisme va déranger les ours
Pour autant, l’Office française la biodiversité estime que les attaques ne sont pas si nombreuses que cela. "Il ment depuis qu’il existe, estime Alain Rivière, président du groupement pastoral de Montferrier en Ariège. Soit il ne voit pas l’évidence, soit il masque la réalité. Ces organismes sont à la botte des écologistes extrémistes. C’est terrible ce que vivent les bergers."
"On nous annonce 60 à 70 ours, il y en a certainement plus que cela, et ils font des petits, juge cet éleveur. Cela devient impossible. Au delà des éleveurs, cela concerne aussi la randonnée. Le dernier tribunal ayant statué dit qu’il ne faut pas les déranger. Dans très peu de temps, le tourisme va déranger les ours. Je ne sais pas si on veut de la vie et des hommes dans les montagnes. Si on ne retire pas les ours, il n’y aura plus de vie en montagne."
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