"Urgence attentat" ou pas, les vigiles n’ont reçu aucune consigne supplémentaire
À l’entrée de ce centre commercial, les clients sont surpris, les contrôles sont les mêmes malgré la fusillade de Strasbourg. "On m'a demandé d'ouvrir mon sac et mon blouson, comme d'habitude, mais ils n'ont pas regardé ce qu'il y a dedans, pas plus fouillé que ça, juste jeté un œil."
"La personne m'a demandé d'ouvrir mon anorak et mon sac à dos, il a juste regardé sans toucher. Si quelqu'un veut passer un petit objet métallique, il y arrive."
Et même les vigiles l’avouent, "urgence attentat" ou pas, ils n’ont reçu aucune consigne supplémentaire, comme l’explique cet agent qui a préféré rester anonyme. "C'est un contrôle visuel. On peut palper d'en bas, on peut voir ce qu'il y a à l'intérieur mais, malheureusement, on est limité. On est là pour dissuader les gens."
"Ces garçons sont mal payés, sous-qualifiés, sous-formés"
En fait, la loi est stricte : les agents ne sont pas autorisés à fouiller les sacs. Ce n'est pas nécessaire, estime Daniel Rémy, spécialiste en sécurité privée. "Il faut des dispositions spéciales et particulières, mais ça ne sert pas à grand chose puisque souvent, ces garçons sont mal payés, sous-qualifiés, sous-formés. C'est un budget qui ne sert pas à autre chose qu'à essayer de diminuer la fraude et le vol dans les magasins."
Pourtant, certaines sociétés de sécurité admettent qu’il y a eu un relâchement ces derniers mois, avec moins d’agents sur le terrain. Elles envisagent d’augmenter les effectifs rapidement.