Le Professeur Jacques Reynes, chef du service des maladies infectieuses au CHU de Montpellier, fait le point sur l’épidémie un mois jour pour jour après le début du confinement.
Entré dans une autre époque
Quelle est la situation actuellement au CHU de Montpellier ? "Nous avons anticipé, nous sommes arrivés à éponger la vague, estime le Professeur Reynes. Nous nous sommes adaptés très rapidement. C’est révélateur de beaucoup de choses, tant au niveau sociétal que médical. Nous avons également beaucoup travaillé, mis en place des études. C’est aussi un formidable mouvement des soignants."
Les personnels soignants doivent être épuisés, après un mois de combat sans relâche contre le coronavirus ? "Il y a eu une redistribution, des personnes qui faisaient autre chose sont venues nous aider. Les jeunes, les internes, se sont beaucoup investis. Ils amènent beaucoup d’énergie, de compétences, d’adaptabilité aussi, grâce aux moyens audiovisuels. On travaille beaucoup avec des connexions entre étages. C’est aussi une autre époque."
Le surpoids et l'obésité, vrais facteurs de risque
Constate-t-on encore une saturation des services ? "Non, nous avons une réduction drastique des nouvelles entrées, confirme le chef du service des maladies infectieuses. Bien sûr, des personnes restent hospitalisées. Mais manifestement, il y a l’effet confinement qui joue beaucoup. C’est frappant de voir la problématique des Ehpad, avec des personnes positives, dont certaines vont faire les frais de cette épidémie."
Quel est le profil des malades passés au sein du CHU de Montpellier ? "Schématiquement, il y a les personnes âgées, voire très âgées, et tous ceux ayant des facteurs de risque. Nous nous sommes rendus compte des facteurs de risque très spécifiques à ce coronavirus, en particulier les problématiques du surpoids et de l’obésité." Quid des fumeurs ? Présentent-ils finalement plus de risque ? "Non, de façon étonnante !"
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