single.php

Au procès du viol à l'hôpital Cochin en 2022, la victime raconte une "scène d'horreur"

"Déshumanisée". Au procès de Faid Abdellah, un homme de 24 ans jugé à Paris pour le viol d'une jeune femme à l'hôpital Cochin, la victime a raconté son traumatisme de la nuit du 28 octobre 2022, au cours de laquelle elle a vécu une "scène d'horreur".

DAMIEN MEYER - AFP/Archives

"Déshumanisée". Au procès de Faid Abdellah, un homme de 24 ans jugé à Paris pour le viol d'une jeune femme à l'hôpital Cochin, la victime a raconté son traumatisme de la nuit du 28 octobre 2022, au cours de laquelle elle a vécu une "scène d'horreur".

"J'étais un cadavre", a estimé à la barre la femme de 36 ans qui affirme que, "depuis deux ans", sa vie lui "a totalement échappé".

Entourée de ses proches, la jeune femme a passé la première journée d'audience le regard fixé vers la cour, égrainant continuellement un chapelet argenté entre ses mains.

L'accusé, Faid Abdellah, originaire de Jordanie, comparaît jusqu'à mardi devant la cour criminelle pour viol sous l'emprise de stupéfiants et d'alcool, vol et escroquerie.

Les faits reprochés remontent au 28 octobre 2022. A 04H17 du matin, les services de police étaient requis pour une intervention à l'hôpital Cochin, dans le XIVe arrondissement de Paris alors qu'un homme, suspecté d'avoir violé une patiente, avait pris la fuite.

A la barre, la victime a raconté avoir consommé ce soir-là "un verre de vin, deux cocktails très chargés et un shot" dans un bar parisien qu'elle avait l'habitude de fréquenter. Le ventre vide, elle explique avoir ensuite eu un malaise, puis avoir chuté, avant d'être conduite à l'hôpital Cochin.

Sur place, la jeune femme s'était endormie dans son box alors qu'elle attendait un examen médical.

"Je me suis réveillée devant un mur blanc et j'ai compris que j'étais à l'hôpital", a-t-elle poursuivi, indiquant avoir été réveillée par "la douleur".

"J'ai regardé devant moi et là, j'ai vu une scène d'horreur, extrêmement choquante, surréaliste", a-t-elle détaillé.

Un homme, debout, avait "sa main et deux ou trois doigts enfoncés au fond de mon vagin et il faisait des allers-retours extrêmement forts et rapides", a-t-elle décrit.

Elle se souvient aussi de ses collants déchirés au niveau de l'entrejambe.

Si elle n'est pas de nature à se "laisser faire", elle dit être restée "stoïque", et n"oubliera jamais" l'homme "souriant" avec un "regard machiavélique".

Son agresseur avait ensuite pris la fuite, emportant sa carte bancaire.

- "Humiliée et souillée" -

"Je me sens humiliée et souillée", a-t-elle déclaré, estimant possible d'avoir également été victime d'une pénétration pénienne, au regard de sa position, "jambes écartées" et malgré l'absence de souvenirs.

Les descriptions du suspect effectuées par la victime et le personnel hospitalier ont convergé vers un homme de type nord-africain, mesurant environ 1 mètre 80 et barbu. Il aurait lui-même été hospitalisé dans la soirée à l'hôpital Cochin, en état d'ivresse.

Auditionné, le directeur du bar a indiqué avoir aperçu le même homme aux abords de son établissement et qu'il a agi "comme un rôdeur mal intentionné" autour de la victime alors qu'elle se trouvait au sol après sa chute.

Faid Abdellah avait été arrêté vers 05H00 du matin non loin de l'hôpital. Un dépistage urinaire démontrait qu'il avait consommé de la cocaïne ainsi que du cannabis.

Pendant presque toute l'audience, l'accusé de 24 ans, qui affirme être arrivé en France en 2019, a gardé la tête entre ses mains, fondant en larmes plusieurs fois et répondant à la cour tantôt en arabe aidé d'une interprète tantôt dans un Français approximatif.

Nationalité, âge, membres de sa famille... Experts psychiatre, psychologue et enquêteurs ont dressé le portrait d'un homme au "récit incertain et fluctuant", tant sur le déroulé des faits que les éléments de sa vie personnelle.

"J'ai trop menti, mais aujourd'hui je n'ai plus rien à cacher", a-t-il toutefois assuré, présentant ses excuses à la victime et sa famille.

Il sera interrogé sur les faits mardi matin. Il les avait d'abord contestés, avant de les reconnaître à la toute fin de l'instruction.

Faid Abdellah, soumis à quatre obligations de quitter le territoire français(OQTF) depuis 2019, avait été condamné en 2021 à un an de prison assorti d'un mandat de dépôt pour vol avec violences.

Par Anne ROLANDIN / Paris (AFP) / © 2024 AFP

L'info en continu
23H
21H
20H
19H
18H
17H
16H
15H
14H
Revenir
au direct

À Suivre
/