Malgré les débordements, samedi, à Paris, Albert est catégorique : "Il ne faut surtout pas qu’ils arrêtent. Quand on n’écoute pas le peuple, il se révolte. Le seul fautif de ce bordel, c’est le gouvernement actuel qui n’entend rien et qui ne voit rien à ce qui se passe, qui ne comprend pas la misère et la souffrance. Ce sont des bons à rien."
Son chariot à la main, ce bénéficiaire transporte ce qu’il surnomme son "festin". Du lait, des œufs, des conserves et des petits gâteaux. De quoi lui permettre de tenir jusqu’à la semaine prochaine : "Ça ne se refuse pas. Pour essayer de joindre les deux bouts, à chaque fin de mois, ce n’est pas évident."
Pour cette mère de 61 ans, qui vit seule avec ses cinq enfants, c’est compliqué aussi. Au chômage depuis quelques années, elle fait tout pour nourrir sa famille comme il se doit : "La vie est noire… Je ne dis pas ça à mes enfants, mais je fouille dans les poubelles pour les nourrir… On vit au jour le jour. Si on a à manger, c’est déjà pas mal. Ce n’est pas une vie. Il n’y a plus de vie, c’est fini..."
Pour faire entendre leur voix, un de ses fils se mobilise avec les Gilets Jaunes. Un mouvement que soutient aussi Myriam. Cette ancienne animatrice, au RSA depuis quelques temps, suit tous ces événements. À seulement 26 ans, elle attend beaucoup du chef de l’État : "Baisser toutes ces taxes. Venir voir le peuple, venir voir ces quartiers populaires, ces banlieues qui souffrent, qui sont dans la misère et non pas le côté riche."
À tel point que la jeune femme ne s’imagine pas maman et refuse d’élever des enfants dans ce contexte général.
Un reportage de Mathilde Choin pour Sud Radio