Reportage Sud Radio de Christine Bouillot
Pour cueillir ses 60 tonnes de gariguettes à partir de la semaine prochaine, Xavier Mas ne peut faire sans ses ouvriers agricoles originaires du Maroc: "On est en recherche de personnel. J'avais prévu de faire rentrer des travailleurs marocains. Cela a été bloqué jusqu'à la semaine dernière. Depuis la semaine dernière, les choses se sont a priori un peu débloquées. On a une autorisation de la préfecture du Lot-et-Garonne qui nous autorise à faire venir des travailleurs marocains avec des conditions très particulières et très strictes." Avec les contraintes sanitaires, les conditions d’entrées de ces ouvriers marocains se sont durcies. Mesures nécessaires pour cette main d'œuvre essentielle, explique Jacques Chapolard , président de la FDSEA 47:
"Ils sont en obligation de faire un PCR avant et après. Ils sont confinés, et tout ça à la charge de l'exploitant... Il accepte ça parce-que sinon il perd sa récolte!" - Jacques Chapolard , président de la FDSEA 47
Car dans le département il est bien difficile de trouver de la main d’œuvre locale selon Nathalie Binda , productrice de tomates près de Nérac: "C'est compliqué de trouver de la main d'œuvre française pour aller ramasser la fraise. Pourtant c'est sur gouttière suspendue, y'a pas de pénibilité. Pourtant à côté de ça, il y'a beaucoup de main d'œuvre en France, avec toutes les entreprises actuellement fermées. Et malgré ça, on ne trouve pas plus de main d'œuvre actuellement!" La seule condition pour utiliser de la main d'œuvre étrangère, c'est justement de poster une annonce sur le site de Pôle emploi, et que cette offre d'emploi ne soit pas pourvue. En Lot et Garonne, les agriculteurs ont prévu d’embaucher quelques 1200 ouvriers en provenance du Maroc, avec un visa de six mois renouvelable deux fois. Le Lot-et-Garonne, 40.000 bénéficiaires du RSA, est département pilote dans l'incitation à l'activité, avec possibilité de cumuler emploi saisonnier et revenu de solidarité active.
"Par le même bateau, le même avion, le même car"
Des règles qui rassurent tout le monde, explique le président de la FDSEA 47 Jacques Chapolard:
"Il y a un surplus cette année, parce qu'on a un gros problème avec les locaux qui ont du mal à venir bosser sur les exploitations. Donc le deal, c'était de dire pour respecter tous les aspects sanitaires: on a mis en place un protocole, afin que les gens qui viennent du Maroc puissent venir dans de bonnes conditions. C'est à dire que les gens arrivent par le même avion, par le même bateau. La dernière fois, on a même affrété un car à Toulouse pour qu'ils arrivent sur les exploitations directement, qu'ils ne s'éparpillent pas dans la nature etc."