single.php

Avant une possible mise en examen, Ariane Lavrilleux réaffirme n'avoir fait que son "travail de journaliste"

La journaliste Ariane Lavrilleux, qui a écrit sur la possible implication de l'armée française dans des actions visant des opposants égyptiens, a redit vendredi, avant sa possible mise en examen dénoncée par la profession, qu'elle n'avait fait que son "travail de journaliste".

Anna KURTH - AFP

La journaliste Ariane Lavrilleux, qui a écrit sur la possible implication de l'armée française dans des actions visant des opposants égyptiens, a redit vendredi, avant sa possible mise en examen dénoncée par la profession, qu'elle n'avait fait que son "travail de journaliste".

Convoquée vendredi pour une possible mise en examen, Mme Lavrilleux a dit, lors d'un rassemblement devant le tribunal de Paris, risquer "cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende pour avoir fait (s)on travail de journaliste et pour un article qui n'a absolument pas mis en péril la sécurité nationale, qui n'a pas mis en danger des militaires".

"Tout ça parce que j'ai contribué à une enquête de Disclose et France Télévisions sur l'opération Sirli qui a révélé comment cette opération de l'armée française a été détournée de son objectif pour aider la dictature égyptienne à tuer des civils dans le désert, au moins jusqu'en 2021", a-t-elle rappelé.

Elle a dénoncé une "procédure totalement hallucinante" qui a "déployé les moyens de la lutte antiterroriste pour la géolocalisation de (s)on téléphone, (la) suivre dans le tramway, dans (s)es déplacements professionnels ou privés, éplucher (s)es comptes bancaires."

"Ca fait partie du droit à l'information de révéler cette information qui n'aurait jamais dû être classée secret défense", a insisté la journaliste.

Quelle que soit l'issue de l'interrogatoire -mise en examen ou placement sous le statut de témoin assisté, ce qui lui éviterait le risque d'un procès-, "c’est pas du tout la fin de la bataille", car la loi dite Dati de 2010 est "toujours en vigueur" et "vous menace tous", "journalistes" ou "personnes qui communiquent avec des journalistes", a affirmé Mme Lavrilleux.

Le cadre légal en vigueur avec cette loi est jugé "insuffisamment protecteur" et "est désormais abusé ou contourné", ont plaidé une centaine d'organisations lundi dans une lettre au gouvernement.

"Nous sommes très inquiets à Reporters sans frontières de ce qui se passe dans ce dossier", a abondé devant le tribunal Thibaut Bruttin, directeur général de l'organisation.

L'enquête se concentre sur plusieurs articles publiés par Disclose depuis 2019, relatifs aux ventes d'armes françaises à l'étranger, mais aussi à l'opération "Sirli".

Après des plaintes du ministère des Armées, une instruction a été ouverte en juillet 2022. La journaliste avait été placée en garde à vue et perquisitionnée en septembre 2023.

Dans la foulée, un ancien militaire avait été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire pour détournement et divulgation du secret de défense nationale par son dépositaire.

AFP / Paris (AFP) / © 2025 AFP

L'info en continu
18H
17H
16H
15H
14H
13H
Revenir
au direct

À Suivre
/