Chanteur engagé, notamment à travers le mythique groupe Trust qu'il a fondé, Bernie Bonvoisin est également auteur d'un documentaire et d'un livre sur les ravages de la guerre en Syrie.
Invité du Grand Matin Sud Radio, il explique que, contrairement à ce qu'assène Emmanuel Macron, le monde qu'il voit aujourd'hui n'a pas tant changé par rapport à celui contre lequel il s'insurgeait à l'époque des plus grands tubes de Trust.
"On ne vit pas, ce monsieur et une grande partie de ce pays, dans le même monde, a-t-il lancé. On n'est pas en prise avec les mêmes choses. On a tourné plus de 100 concerts l'année dernière, on est allés un peu partout et, pour les gens, ce n'est pas simple de vivre."
Un décalage entre les citoyens et les politiques qui est toujours aussi prégnant aujourd'hui : "Je croyais vraiment, et j'y crois toujours, à cette idée de société civile. Mais la problématique, c'est que, très vite, on s'aperçoit que ces gens, dès qu'ils accèdent à un peu de pouvoir décisionnaire et d'oseille, beaucoup d'entre eux basculent. J'ai la sensation que la politique ne trouve plus vraiment son sens. Les gens qui dirigent les pays sont de plus en plus des gens qui dirigeraient de grandes entreprises."
"Si le monde nouveau de #Macron, c'est celui-là, qu'il le garde, ça ne m'intéresse pas !" Bernie Bonvoisin était l'invité de #SudRadioMatin
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— Sud Radio (@SudRadio) 11 mai 2018
"On n'est pas dans quelque chose de manichéen, mais je trouve détestable cette vague qui est arrivée, La République en Marche, le monde ancien et le monde nouveau, a-t-il ajouté. Si le monde nouveau que Macron est en train de proposer, c'est celui-là, je lui dis 'Garde-le, je n'en veux pas et va gratter le dos de ta mère !'. Si c'est ça la modernité..."
À la fin du mois, Bernie Bonvoisin sort un livre, La Danse du Chagrin, fruit de ses voyages et ses rencontres en Syrie. Une plongée en théâtre de guerre lors de laquelle il a assisté à des scènes qui le révoltent : "C'était une enquête de profondeur. On a filmé des enfants de 7 ans qui vont travailler comme esclaves pour deux euros par jour sous l'égide de l'UNICEF (...) Je pense que ça arrange tous ces gens, toutes ces marques, que ce problème perdure, parce que ça génère beaucoup d'argent."
Écoutez l'interview de Bernie Bonvoisin, invité du Grand Matin Sud Radio, au micro de Philippe Verdier et Billie