C'est le stress pour les 753 148 élèves de terminale avec le début du bac ce lundi matin et la traditionnelle épreuve de philosophie pour les filières générales et technologiques. Une épreuve redoutée par des générations et plus particulièrement par les lycéens en classe de terminale L, pour qui cette épreuve est notée coefficient 7 : "Si on réussit la philo, on est plein de confiance. Si on la rate, toute la semaine, il va falloir rattraper les points. C'est le jour le plus stressant, je pense", craint Assia.
"Tout peut être matière à réflexion. Tout peut être pris comme exemple. Mais à chaque fois, il faut analyser, pas se contenter de se faire l'écho de quelque chose mais s'approprier ce dont on parle, critiquer et évaluer", conseille Nicolas Franck, professeur de philosophie.
Du Contrat social de Rousseau aux Pensées de Pascal
Certains, comme Anita en terminale S, ont potassé leur philo tout le week-end. La jeune femme connaît Rousseau sur le bout du doigt : "Un peuple libre obéit, mais il ne sert pas, il a des chefs, et non pas des maîtres. Il obéit aux lois mais il n'obéit qu'aux lois". Pour d'autres en revanche, c'est plus confus : "Pascal. Le coeur a ses raisons que... euh... ah ! je ne sais plus. Je ne sais plus, mais j'ai une citation dans la tête."
Mais pas de panique, le trou de mémoire, cela arrive à tout le monde, rassure le professeur de philosophie, Nicolas Franck : "Souvent, juste avant l'épreuve on ne se souvient plus de rien. C'est normal. C'est parce que l'on commence à se concentrer et dès qu'on aura les sujets, tout va revenir."
Une épreuve perturbée ?
L'épreuve de philosophie débute ce lundi matin avec une incertitude : quelle sera l'ampleur du mouvement de grève des surveillants ? Le climat est tendu depuis plusieurs mois entre les professeurs de lycée et le ministère de l'éducation, sur fond de réforme du bac.
Face au silence du ministre Jean-Michel Blanquer, le principal syndicat du second degré, le Snes, a décidé de maintenir son appel à la grève. "Faire grève le premier jour du bac, cela me coûte énormément, soupire Hélène Goiran, professeure de mathématiques à Toulouse, non syndiquée. On a préparé nos élèves toute l'année, vraiment, je suis dégoûtée d'en arriver à cette extrémité là."