Reportage de Grace Leplat pour Sud Radio
"En tant que supporter, j'aimerais bien croire en la bonté des joueurs de foot !"
Maxence est supporter du RC Lens : son club se porte bien mais pour la survie du football professionnel, il défend la baisse des salaires des joueurs. "En tant que supporter, j'aimerais bien croire en la bonté des joueurs de foot ! confie-t-il. Pour lui, c'est la seule solution à l'instant T pour sauver les clubs. Mais pourquoi ils le feraient ? s'interroge-t-il. Je ne vois pas pourquoi un joueur n'irait pas signer dans un autre club qui pourrait lui donner le même salaire voire plus..." reconnaît-il.
Baisser les salaires, c’est donc risquer de perdre les bons joueurs au profit d’autres clubs européens. Pour Thibaut, supporter de l’OM, ça ne peut être que l’option de la dernière chance : "il n'y a rien qui oblige les joueurs à baisser leurs salaires explique-t-il. Ils ont signé des contrats, ils n'ont forcé personne à leur donner ces salaires !"
"Il faut envisager une régulation globale de ce système-là pour construire un football plus fort, plus durable et plus solidaire"
Il dénonce un système de la surenchère fondé sur de mauvaises bases, comme Christophe Lepetit, économiste du sport. Il soutient une baisse des salaires au cas par cas, mais défend une réforme du système du football international : "sur ce marché du travail, vous avez quelques grandes stars et puis vous avez toute une masse de joueurs qui, eux, subissent finalement les relations de travail et n'auront pas la possibilité de faire autre chose que d'accepter des réductions de salaire".
"Si vous voulez faire un parallèle, les clubs sont des navires et les joueurs en sont les moteurs précise-t-il. Aujourd'hui, on est en pleine tempête, le navire est chahuté mais personne n'a intérêt à ce que le navire coule ! Donc soit on imagine des reports de rémunération, soit il faut imaginer des réductions de rémunérations".
Pour lui, "très probablement à l'avenir, pour envisager un système plus durable sur le long terme, il faudra envisager des réformes structurelles profondes, parmi lesquelles la question de la masse salariale pour pouvoir être plus agile : il faut envisager une régulation globale de ce système-là pour construire un football plus fort, plus durable et plus solidaire".
Dans un vestiaire, les salaires varient parfois de plus de 100.000 euros d’un joueur à l’autre.
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