Les statues déboulonnées, "ce n’est que de l’idéologie, pas de l’histoire"
Le maire de Rouen veut déboulonner une statue de Napoléon pour le remplacer par Gisèle Halimi. Au Mexique, pour les 200 ans de l’indépendance du pays, une statue de Christophe Colomb sera remplacée par celle d’une femme indigène. Est-ce que le déboulonnage d’une statue peut changer l’histoire ? "En réalité, on confond toujours la mémoire et l’histoire, ce dont on doit se souvenir et les faits sans affect", estime Richard Fremder, co-auteur du livre Ça ne date pas d’hier (First).
"On mélange, c’est la woke culture, la cancel culture. Au Mexique, on veut remplacer Colomb par une statue d’une femme olmèque. On a découvert les Olmèques à la fin du 19e siècle. Les fouilles ont commencé en 1934, c’est un allemand qui les a faites. On les découvre très récemment, c’est bien. L’archéologie permet de chercher l’histoire. Là-bas, ils font beaucoup d’études, ils sont en train de réapprendre la langue olmèque. Une statue ne changera pas l’histoire. Ce n’est que de l’idéologie, pas de l’histoire. Quand on fait entrer l’idéologie dans l’histoire, cela change tout. Et en plus, on apprend mal l’histoire derrière."
"Pourquoi ne pas rendre Belmondo au peuple ?"
"La culture olmèque, extrêmement ancienne, que l’on découvre seulement maintenant, est un grand mystère, rappelle l'écrivain et historien. Dans toutes les sociétés du monde, les femmes sont importantes. Pourquoi aller changer les statues ? La Colombie va changer de nom ? Le Mexique demande des excuses au Vatican. La France doit-elle demander des excuses à l’Italie pour l’invasion de Jules César, et détruire les arcs de triomphe ? En fait, cela ne veut rien dire !"
Quid de l’hommage rendu à Jean-Paul Belmondo aux Invalides ? "Depuis toujours en France, les hommages sont très importants, rappelle Richard Fremder. Le maître, c’est Victor Hugo, avec 2 millions de personnes qui mettent plus de 4 heures pour aller des Champs-Élysées au Panthéon. Les Invalides ? Il est chevalier de la Légion d’Honneur, pourquoi pas ? C’est un personnage extrêmement populaire et le côté Invalides enlève un peu le côté populaire, avec le Président qui va faire son discours et mille places pour le public. Les Invalides peuvent avoir un sens pour une halte, mais c’est un lieu fait pour les militaires. Belmondo reste un personnage populaire, pourquoi ne pas le rendre au peuple, même s’il n’y aurait pas eu 2 millions de personnes ?"
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