La prescription d’antidépresseurs n’est pas toujours justifiée
"Les Français prennent chaque jour 15 millions de comprimés d’antidépresseurs. Et si on y ajoute les médicaments pour mieux dormir, on est à 25 millions. C’est énorme ! Il faut mettre les choses au point : les antidépresseurs sont utiles quand il y a une dépression évidente, sévère, diagnostiquée par un psychiatre. Mais quand il y a des dépressions modérées ou faibles (on ne se sent pas bien car on est divorcé ou au chômage), on ne doit pas prendre d’antidépresseurs", a rappelé Bernard Debré au micro d’André Bercoff.
Les antidépresseurs facilitent les tentatives de suicide
"Il y a un laboratoire qui s’appelle GSK (GlaxoSmithKline) et qui fait un antidépresseur très connu. Il y a eu un cas où un père (qui prenait le fameux antidépresseur) a tué toute sa famille puis s’est suicidé. Les enquêteurs sont allés fouiller au siège de GSK, et ils ont trouvé quatre études non publiées selon lesquelles non seulement cet antidépresseur n’agissait qu’un peu mieux que le placebo, mais il induisait aussi 10% de suicides en plus. 3 milliards de dollars d’amende pour GSK. C’est peu ! Quand on regarde les autres laboratoires (américains principalement), ils ont eu ces derniers temps 30 milliards de dollars d’amendes !", a fait remarquer Bernard Debré.
"Souvenez-vous aussi de la fameuse 'pilule du bonheur' fabriquée par le laboratoire Eli Lilly. On s’est aperçu qu’elle ne servait pas à grand-chose. Le président d’Eli Lilly a donné sa démission et a écrit un livre : Médicaments : effets secondaires, la mort. Ces médicaments peuvent avoir pour effets secondaires une facilitation à passer à l’acte (tentative de suicide), mais aussi des accès de violence. Souvenez-vous d’Andreas Lubitz, le pilote de Germanwings qui a dirigé son avion vers une montagne en 2015. Il était sous trois antidépresseurs !", a-t-il poursuivi.
En présence de symptômes de dépression, consultez un psychiatre
"Selon les instances internationales, 80% des antidépresseurs prescrits le sont inutilement. La plupart des médecins généralistes ne sont par instruits au sujet de la dépression et des antidépresseurs. Si on pense être dépressif, il est fondamental d’aller voir un psychiatre. Et quand on peut éviter les antidépresseurs, il vaut mieux les éviter en faisant appel à un psychologue", conseille Bernard Debré.
"En tout état de cause (et je le dis au tout début de mon livre), n’arrêtez pas votre traitement, voyez votre médecin généraliste ou votre psychiatre. C’est fondamental. On n’arrête pas un traitement du jour au lendemain parce qu’on a lu un livre."
Une réflexion est nécessaire au sujet des antidépresseurs
"Les psychiatres nous disent : Quand on est dépressif, on a des tendances suicidaires. Alors, ils donnent des antidépresseurs. Mais les suicides n’ont pas diminué malgré toute cette armada d’antidépresseurs. Certaines études ont tout simplement été planquées car elles n’étaient pas conformes à ce que voulaient les laboratoires. Je pense que nous avons le devoir d’alerter. Beaucoup de psychiatres m’ont dit : Vous avez raison. J’ai moi-même interrogé la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, en lui expliquant la situation. : Elle m’a dit : Oui, il faudra qu’on se penche là-dessus parce que c’est vrai".
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