Invité régulier sur Sud Radio, Bernard Kron alerte depuis de nombreuses années sur les carences de l'hôpital et la dégradation de la politique de santé depuis plusieurs décennies.
"40% de la chirurgie déprogrammée"
Un système "catastrophique" qui "remonte à très loin", selon le chirurgien pour qui cette polémique cause "un tsunami de destruction". "Nos hôpitaux ne peuvent pas travailler à flux tendus de lits disponibles pour soigner les gens", alerte-t-il, soulignant que "40% de la chirurgie est actuellement déprogrammée". Des annulations pures et simples des interventions chirurgicales.
Le scientifique Axel Kahn déclarait récemment que près de "10% supplémentaire des malades atteints d'un cancer allaient mourir par défaut de soin". Un chiffre pas du tout exagéré selon Bernard Kron qui fait état par exemple d'une note de la Haute autorité de santé, invitant à "irradier les cancers pour le tube digestif, à défaut de pouvoir les opérer pour l'instant". Mais le chirurgien alerte : "l'irradiation ne marche pas pour les tumeurs digestives".
Un autre phénomène inquiète Bernard Kron. "Les gens avaient peur, on leur disait de rester chez eux et de prendre du doliprane, ils ne consultaient plus", rapporte-t-il. "C'est 50 ans de destruction du système de santé", déplore-t-il en observant une "érosion progressive". "Nous sommes dans un pays où la pensée unique prévoit que l'État est tout puissant et doit tout contrôler par ses hauts fonctionnaires", indique le chirurgien.
Une pensée unique qui ne dépend pas du changement de politique ou de législature, gauche ou droite comprise. "Je ne connais pas d'énarque, de normalien ou de sciences politiques qui soient de droite ou de gauche", confie Bernard Kron qui perçoit surtout des hauts fonctionnaires "avec une pensée unique qu'on leur inculque : le médecin est le mal absolu".
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