Reportage d'Inès Gil, à Boutcha en Ukraine, pour Sud Radio
À Boutcha, les autorités ukrainiennes continuent de découvrir des civils tués dans des maisons de la ville. A ce jour, au moins 410 corps ont été déplacés. Ils avaient été laissés en pleine rue par les autorités russes. Les civils qui ont survécu se réveillent d’un long cauchemar. Ines Gil, reporter Sud Radio en Ukraine, les a rencontré à Boutcha
"Catarina vient seulement de sortir d'un long cauchemar. Après l'invasion russe du 24 février, elle avait décidé de rester à Boutcha aux côté de son père. La jeune femme de 31 ans est attachée à sa ville et, surtout, elle ne voulait pas abandonner ses voisins âgés qui auraient eu du mal à survivre sans elle.
Quand ils ont demandé aux soldats russes s'ils allaient les tuer, ils ont répondu froidement : "pas maintenant"
Elle raconte qu'après deux semaines de guerre, l'électricité, le gaz et internet ont été coupés. Catarina et son père ont vécu l'enfer dans leur appartement sous le feu des bombes russes. Dans leur bâtiment, il n'y a pas d'abri sous-terrain. Ils craignait la mort à chaque instant. Après l'arrivée des Russes à Boutcha, elle ne sortait plus de chez elle.
Depuis son appartement, Catarina avait entendu parler des massacres. Quand ses voisins ont demandé aux soldats russes s'ils allaient les tuer, les soldats ont répondu froidement : "pas maintenant".
Aujourd'hui, elle reprend sa vie. Elle est traumatisée mais soulagée d'avoir survécu. D'ici peu, elle compte s'installer à Kiev pour contribuer à l'aide humanitaire en temps que volontaire.
Boutcha n'était pas la seule
Les images de ces civils massacrés dans les banlieues de Kiev ont suscité l’indignation des Occidentaux qui préparent des mesures de rétorsion. "Ces crimes de guerre seront reconnus par le monde comme un génocide" a déclaré hier Volodomyr Zelensky. Boutcha n’est d'ailleurs pas la seule ville touchée par ses exactions. Irpin mais aussi Hostomel on été la cible de ses massacres. La Cour Pénal internationale, elle, a été saisi par 41 états.
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