D'où vient le SARS-COV-2 ? C'est une question sur laquelle beaucoup d'experts se penchent depuis un an. Mais c'est aussi un chemin glissant, sur lequel les accusations de "théorie du complot" sont vite lancées dès lors que l'on s'écarte un peu trop de la version officielle du moment.
Une théorie trop vite écartée ?
Après la chauve-souris, le marché aux poissons ou encore le pangolin, la théorie de l'accident dans un laboratoire de Wuhan séduit de plus en plus de personnes, même si dans les premiers mois de la crise, l'omerta était de mise. Il a fallu attendre une interview au CNRS d'Étienne Decroly, virologue marseillais, en octobre dernier qui invitait à "étudier toutes les pistes sérieusement, y compris sur le laboratoire".
[#SudRadio]#BercoffSudRadio -"Sars-COV-2 : aux origines du mal", l'enquête de @BricePerrier au micro d'@andrebercoff
🗣️"Un accident ça n'a rien d'un complot. Ça reste un travail de laboratoire qui n'a pas à être écarté comme quelque chose de complotiste"
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À partir de cette sortie, Brice Perrier a souhaité "retracer toutes les annonces des autorités chinoises depuis la fin décembre 2019". Le département d'État américain a lui aussi encouragé à "inspecter le laboratoire de Wuhan", notamment à partir d'une information évoquant "des chercheurs déjà malades à l'automne 2019". Une fuite démentie par la Chine, "mais qui reste une possibilité", selon le journaliste, dubitatif quant aux tests réalisés au printemps 2020 par les autorités chinoises, évoquant "zéro cas" parmi eux. "La probabilité est d'une sur un milliard", estime-t-il.
"Il n'avait pas trop d'arguments"
Surtout, Brice Perrier a été choqué par le revers accordé à la thèse du laboratoire. Dans une tribune publiée dans la revue The Lancet, Peter Daszak qualifiait cette thèse de "théorie du complot à écarter". "Il n'avait pas trop d'arguments", pointe le journaliste qui révèle que ce même Peter Daszak travaillait avec le laboratoire en question.
Dans la tribune, son nom s'est glissé parmi 27 autres signataires, "mais des mails révélés montrent qu'il tirait les ficelles", rapporte Brice Perrier. Et surtout, "s'il n'a pas voulu trop apparaître, c'est qu'il travaille beaucoup avec l'Institut virologique de Wuhan et a contribué à financer leurs travaux". Un "conflit d'intérêt énorme", pour le journaliste qui voit celui qui enquête pour l'OMS sur ce laboratoire "écarter l'hypothèse qui met en cause son collaborateur".
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