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Bruno David : "Nous sommes en train de détricoter notre tissu vivant"

Par La Rédaction

Bruno David, naturaliste, président du Muséum national d'Histoire naturelle, était l’invité d’André Bercoff, mercredi 13 mai sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

Bruno David invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio. AFP PHOTO / PATRICK KOVARIK

3,5 milliards d'années de vie sur terre

Selon les traces chimiques et biologiques retrouvées, le vivant est apparu "il y a 3,5 milliards d'années". De quoi relativiser l'époque dans laquelle nous vivons. "On a du mal à se rendre compte de ce que ça représente, quand on touche à la biodiversité d'aujourd'hui, on touche à la profondeur de l'histoire", rappelle le directeur du Museum d'Histoire naturelle. "Du haut de notre arrogance, on prétend qu'on va gérer tout ça et je pense que c'est dangereux", regrette-t-il.

 

"La biodiversité, c'est la vie, elle existe depuis ces 3,5 milliards d'années et nous sommes en train de détricoter notre tissu vivant", s'indigne Bruno David qui rappelle que "ce tissu vivant se construit à travers ces centaines de millions d'années d'évolution". "Ça doit nous amener à un peu de modestie par rapport à nos actions", estime-t-il.

50% de pathogènes viennent des animaux

La crise du coronavirus rappelle, selon Bruno David, "qu'il faut bien avoir conscience que nous sommes la biodiversité. Nous ne sommes pas à part, nous sommes une espèce parmi beaucoup d'autres espèces et à ce titre là, on peut être la cible d'un certain nombre de pathogènes". Le directeur du Museum rapporte "qu'à peu près la moitié des pathogènes qui nous agressent nous viennent des animaux (virus, bactéries, parasites...)". Une évolution des maladies qui s'est faite "progressivement dans notre histoire avec des moments plus intenses que d'autres".

Selon Bruno David, "il y a trois facteurs qui rendent une pandémie de plus en plus probable", et qui pourraient être à l'origine de la pandémie mondiale que nous connaissons aujourd'hui. Ces trois facteurs se divisent en trois principes : "démographie-domestication-déplacement". "C'est le fait qu'on soit très nombreux sur terre, on est des cibles potentielles importantes, la promiscuité qu'on entretient avec les animaux, soit avec les élevages intensifs, la déforestation ou les animaux sauvages qu'on va chercher, et ce sont les déplacements qui font que, dès qu'il y a un problème quelque part, on le diffuse partout", explique-t-il. "Une épidémie locale devient une pandémie parce qu'on la transporte à travers la planète", constate le directeur du Museum.

 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !

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