L’heure du déconfinement a enfin sonné. Partout, les entreprises reprennent leur activité, les Françaises et les Français retournent travailler, et les enfants du primaire retrouvent leur école.
Le BTP redémarre après deux mois d’arrêt
Après deux mois d’inactivité totale, le secteur du BTP repart. Près de 40 chantiers devraient reprendre ce lundi 11 mai pour la société Dubrac TP. Est-ce que toutes les équipes sont briefées sur le respect des mesures barrières ? "La semaine dernière, nous avons reçu l’ensemble des chefs d’équipe pour les former, précise Diane Franey, responsable de la sécurité chez Dubrac TP. Ce sont eux qui dispenseront la formation à leurs équipes sur les gestes à adopter sur les chantiers".
Faudra-t-il porter un masque non stop sur les chantiers ? "Il y a un gros travail pour rassurer les inquiets, temporiser les excès de confiance, mais aussi filtrer les personnes ayant potentiellement des symptômes et les renvoyer chez eux, explique Diane Franey. Quand il n’y a pas de possibilité de respecter le mètre barrière de distanciation, ils n’en ont pas l’obligation. C’est la consigne que nous leur avons donnée. Il s’agit quand même d’un travail physique, c’est quelque chose qui va être très dur à supporter".
Les directeurs d’écoles à l’épreuve de la reprise
Pas encore d’école pour les enfants ce matin, à Marseille : ce sont les collègues qui rentrent. "Ce matin, nous préparons la rentrée de demain, sachant que nous accueillons aussi des enfants de soignants qui, eux, recommencent aujourd’hui, détaille Corinne Vialle, directrice d’école à Marseille, par ailleurs déléguée syndicale Snuipp-FSU. Cela va être compliqué, nous avons un protocole, mais sa mise en œuvre pose des problèmes très concrets : balisage, entrées, obligation de ne pas faire se croiser les groupes d’élèves…. L’interrogation principale est la capacité des jeunes enfants à respecter les gestes barrières. Quand ils sont en train de pratiquer une activité, ils l’oublient très facilement".
Tout cela peut-il fonctionner ? "Dans une certaine mesure, bien sûr, juge la directrice d’école. Nous avons concrètement des obligations, entre le nombre de personnels municipaux en exercice, la désinfection des locaux, le lavage des mains, les déplacements dans l’établissement, le fait de respecter un mètre de distance dans des classes pas toujours adaptées pour cela… Un geste simple comme prêter son crayon, c’est impossible aujourd’hui. Nous avons 40% des élèves dont les parents ont souhaité revenir, mais nous ne pourrons pas les accueillir plus qu’à mi-temps".
Les premiers enfants attendus demain dans les écoles
La fille de Jaouad Chrit, parent d’élève à Morcenx dans les Landes, rentre en CM2 le 12 mai. "Je suis favorable à ce qu’elle y aille. On a travaillé avec la commune pour mettre toute la sécurité qu’il fallait. Je suis assez rassuré, et il n’y a que 30% des élèves qui reprennent. Malgré tous les déboires du gouvernement qui ne nous ont pas trop rassurés, six mois sans école, cela aurait été trop. Et comme moi et ma femme travaillons, nous n’allions pas la laisser toute seule".
"Elle est très motivée, c’est elle qui m’a mis la pression, s’amuse presque Jaouad Chrit. Ne pas voir les copines lui manque, elle a envie de revoir la maîtresse et de finir le primaire. Elle a ses lingettes, son masque, son gel hydroalcoolique. Elle va manger un repas froid le midi à la salle des fêtes d’à côté. Cela lui fait pas mal de contraintes, mais elle est tout-à-fait prête à les assumer".
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