Fin décembre 2019, Carlos Ghosn, l’ancien PDG de l’Alliance Renault-Nissan, accusé de crimes financiers au Japon, a surpris le monde entier en s’échappant de façon spectaculaire vers le Liban. Dans le documentaire, c'est la première fois qu'il raconte son histoire de façon détaillée.
Nora Melhli : "Carlos Ghosn n'est pas un personnage simple, c'est quelqu'un de très factuel"
Pourquoi Carlos Ghosn a-t-il accepté de parler ? "Le réalisateur anglais Nick Green a réalisé plusieurs documentaires de très grande qualité avec beaucoup de fond", souligne la productrice Nora Melhli. Notamment "Poutine, l’espion devenu président" et "House of Assad". "C'est sur la base de ces 2 séries-documentaires qu'il a fait que j'ai eu envie de le contacter pour lui proposer le projet". "Carlos Ghosn n'a pas été payé pour le documentaire, précise-t-elle. On a fait un deal avec lui car nous développons également une série de fictions pour laquelle il est consultant et rémunéré en tant que tel".
Le documentaire est monté de façon très rythmée. Carlos Ghosn est face caméra, aux côtés d'un certain nombre d'intervenants dont sa femme. Ce qui ajoute un côté romanesque. "Ce n'est pas un personnage simple, c'est quelqu'un de très pragmatique, carré, factuel, confie Nora Melhli. Il a le sens du détail, avec une mémoire phénoménale. Avoir leur point de vue était extrêmement important. Nous avons également interviewé Louis Schweitzer, l'ancien patron de Renault qui l'a fait venir". "Ils ont évolué ensemble, avoir son analyse de son ascension professionnelle puis de ce moment de chute était très intéressant". "Il y a eu un gros travail d'enquête".
"Les Japonais qui ont pris peur des positions du gouvernement français"
On découvre dans le documentaire les clefs de l'histoire. La première est qu'il n'est pas accepté par l'establishment politique, il n'a donc pas cette connivence en France avec les hommes politiques. Par ailleurs, Emmanuel Macron, qui est à l'époque ministre de l'Économie, trahira la parole que Carlos Ghosn a donnée : augmenter le capital de Renault chez Nissan et faire prendre peur aux Japonais. "Nick Green et moi avons la conviction que c'est l'élément déclencheur de la décision des Japonais, confirme Nora Melhli. D'arrêter les frais et donc 'couper la tête' de la seule personne qui en réalité gère la totalité, qui a la vue globale et qui a mis en place toute la stratégie".
"On peut appeler ça théorie du complot, mais pour nous, il y a une décision prise par les Japonais qui ont pris peur des positions du Gouvernement français. Entre Renault et Nissan, il y a des forces en présence et des questions de pouvoir entre ces deux sociétés".
[#SudRadio] 📣 Emmanuel #Macron trahit la parole de Carlos #Ghosn
🗣️ @Noramelhli : "C'est l'élément déclencheur qui a donné envie au Japonais de tout arrêter avec #Renault. Les Japonais ont pris peur des décisions du gouvernement français."
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— Sud Radio (@SudRadio) April 5, 2022
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