Il y a deux ans, l'horreur. Le 13 novembre 2015, la France subissait les attentats les plus meurtriers de son histoire. Parmi les sites touchés, la salle de concert du Bataclan, dans laquelle se trouvait Caroline Langlade. Invitée du Grand Matin Sud Radio, elle est revenue sur cette soirée.
"J'étais en bas, j'avais passé une grosse journée sur une évacuation de réfugiés, pour lesquels j'étais engagée dans un collectif à l'époque. Étant fatiguée, nous sommes montés à l'étage, c'est ce qui nous a permis, ce soir-là, de nous sauver, a-t-elle raconté. On s'est retrouvés pris en étau entre deux terroristes qui étaient montés à l'étage, qui nous tiraient dessus, et un terroriste resté en bas, qui bloquait la fameuse sortie de secours qu'on n'a pas pu atteindre. On est rentrés dans une loge, dans laquelle on a été séquestrés pendant 3h30, avec 40 autres personnes."
Une Sortie de secours qui est le livre de l'ouvrage qu'elle publie aujourd'hui et qui raconte les deux années qui ont suivi cette soirée (éditions Robert Laffont). Deux ans pendant lesquels elle a notamment présidé l'association Life For Paris. "Pour moi, la sortie de secours a été les autres, le fait de me retrouver dans un collectif, a expliqué Caroline Langlade. On est rentrés en résistance à travers ce collectif. On a été solidaires, on a fait rayonner l'humain très fort. C'est ce qui m'a tenu pendant ces deux années au sein de mon association. C'est ce à quoi je veux m'attacher. C'est mon souvenir du 13 novembre et je ne veux pas en démordre."
Ce lundi, elle ne participera pas aux commémorations officielles. Elle entend plutôt "aller dans les médias pour parler de la reconnaissance des aidants, professionnels et civils et de la réparation de toutes les personnes traumatisées".
"Les personnes qui sont intervenues ce soir-là, qu'elles soient professionnelles de santé, de sécurité, ou les citoyens solidaires qui sont sortis pour prodiguer les premiers soins, n'ont aucun statut, aucune reconnaissance, aucun soin qui leurs sont proposés. Ces personnes-là sont dans une souffrance, on le voit avec les policiers, où il y a énormément de personnes qui se suicident. Ce sont des gens qui ont besoin d'être accompagnés. Ce n'est pas un métier que de devoir faire face à cette violence-là, à cette inhumanité. Personne n'est préparé à voir des scènes de guerre et à voir l'humain dans ce qu'il peut avoir de plus terrible."
Écoutez l'interview de Caroline Langlade, invitée du Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard