"Comme en conseil des ministres, nous déposons nos portables dans des casiers avant de nous réunir. Il me semble que c'est faisable pour tout groupe humain, y compris une classe". Dans un entretien accordé à L’Express, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a affiché son intention d’interdire les téléphones portables au collège, comme Emmanuel Macron l’avait promis lors de sa campagne électorale. Une annonce qui ne surprend pas plus que cela Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du SGEN-CFDT.
"L’interdiction du téléphone portable est déjà en vigueur, notamment dans les couloirs, les cours de récréation et les salles de classes, sauf dans les cas où les enseignants souhaitent en faire un usage pédagogique avec leurs élèves. (…) Les personnels font tout pour faire respecter le fait que ces élèves soient au travail quand ils sont en classe. On fait un rappel à l’ordre aux élèves et on contacte les parents le cas échéant pour les mettre en garde et en appeler à la co-éducation par l’école et les familles pour faire en sorte que ces perturbations cessent en classe", assure-t-elle au micro de Sud Radio ce mercredi.
"Beaucoup de questions en termes de responsabilité et d’assurances"
Quant à la mise en place de "casiers" en-dehors des salles de classes pour y déposer son téléphone portable, Catherine Nave-Bekhti se montre plutôt sceptique. "C’est aspect-là suppose une mise en œuvre pratique assez complexe. Il faut équiper les établissements de tels casiers, et cela pose ensuite beaucoup de questions en termes de responsabilités et d’assurances en cas de dégradations ou de vols des téléphones portables", explique-t-elle.
D’une manière générale, la syndicaliste se veut prudente quant à l’interprétation des propos tenus par Jean-Michel Blanquer. "Nous avons déjà rencontré le ministre au moment de son arrivée au gouvernement. Nous n’avions pas discuté de cette mesure-là, qui ne semblait pas être une priorité, mais nous avions évoqué le fait qu’il existe aussi des usages pédagogiques intéressants d’appareils numériques (y compris les téléphones portables). Pour le moment, il a juste répondu à une interview, nous n’avons pas eu d’annonce du cabinet du ministre d’une quelconque volonté de travailler sur ce sujet", déclare-t-elle.