"Des éléments biaisés voire mensongers"
Delphine Jubillar est portée disparue depuis le 15 décembre et son corps n’a pas été retrouvé. Son mari, Cédric, a été mis en examen et placé en détention provisoire le 18 juin dernier pour meurtre sur conjoint. Les avocats de Cédric Jubillar vont plaider pour demander la remise en liberté de leur client, estimant que l’enquête est instruite à charge. "Ce qui a été révélé par le procureur de la République dans le cadre de sa conférence de presse du 18 juin, ce sont des éléments non seulement à charge, mais aussi présentés de telle manière, biaisés, voire mensongers pour essayer d’asseoir une culpabilité qu’il est bien trop pour affirmer, estime Alexandre Martin, avocat au barreau de Toulouse. Cette affaire anime les passions parce qu’il y a la disparition d’une femme mère de deux enfants, qu’il y a un mystère, et où l’éclairage médiatique est mis sur ces affaires que l’on présume en l’espèce de féminicide."
Certains vont jusqu’à craindre un risque d’erreur judiciaire. "On voit se dessiner ce spectre. On part de l’idée préconçue selon laquelle Cédric Jubillar serait l’auteur du meurtre de sa femme. On essaie de faire rentrer dans des cases, pour nourrir cette conviction, des éléments qui sont d’une innocuité extraordinaire. Le regard d’un homme de bon sens et honnête permet de constater que ce dossier est vide de charges réelles. C’est un dossier de 10.000 pages, fruit d’un travail énorme de la gendarmerie. Néanmoins, il y a des pistes qui n’ont pas été suivies et méritent de l’être."
"S’assurer qu’il existe des indices graves et concordants"
Pourtant, le Procureur se fonde sur des faisceaux d’indices. Par ailleurs, la mère du prévenu a déclaré l’avoir entendu dire 'je vais la tuer, je vais l’enterrer, on ne va jamais la retrouver'. "Soyons sérieux, estime maître Martin. Est-ce que l’on va asseoir la culpabilité et décider de laisser une personne en prison, dans le cadre d’une séparation, sur des propos qu’il aurait tenus énervé ? Revenons sur les charges avancées par le Procureur, et c’est ce que nous allons faire ce matin."
Sur quoi va se baser la chambre d’instruction pour décider du maintien ou non de Cédric Jubillar en détention ? "Son travail n’est pas de reconnaître sa culpabilité ou son innocence, mais de s’assurer qu’il existe dans le dossier des indices graves et concordants, et que le placement en détention soit la seule solution pour permettre à cette instruction d’avancer. Durant six mois, il était libre et l’enquête s’est déroulée de façon tout à fait normale."
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