Reportage Sud Radio de Christine Bouillot
Installée en plein cœur du centre de régulation du Samu 31, cette cellule d’écoute psychologique reçoit des appels de toute la région Occitanie. Contrairement au premier confinement, les appels de détresse sont d’abord provoqués par le sentiment encore plus prononcé de l’isolement, comme le décrit le professeur Vincent Bounes, patron du samu 31:
"Il y a des personnes très isolées, des enseignements qui se sont à distance avec du télétravail, des distances de sécurité... Le fait qu'on ne puisse plus interagir, c'est compliqué"
Ce qui inquiète, c’est ce que ce sont en majorité des étudiants, des jeunes qui appellent... Confrontés à un isolement de plus en plus difficile à supporter, estime le psychanalyste Nicolas de Schryver. "Beaucoup de gens nous ont appelés en disant: je ne veux plus vivre cela, être enfermé. Je ne veux plus, j'en peux plus. Il y a ce rejet, mais aussi cette impuissance à gérer sa propre vie: le mot qui revenait, c'est: on m'enlève ma liberté".
S ‘ajoutent désormais des appels de restaurateurs, de travailleurs indépendants victimes d’une crise partie pour durer:
"On peut s'attendre en janvier ou février à avoir des décompensations qui arrivent, et qu'on ne voit pas aujourd'hui... Très certainement !"
Pour ces médecins , Emmanuel Macron devra ce soir donner aux français sinon de l’espoir, au moins des perspectives.
"On commence à avoir énormément d'appels de commerçants, d'artisans qui voient leur activité s'effondrer avec des décompensations psychologiques importantes. Cette violence dans la durée fait qu'on va avoir des effets délétères dans le temps, et qu'on ne voit pas aujourd'hui" - Nicolas de Schryver, psychanalyste à la cellule d’écoute psychologique du Samu 31