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Ces soignants redoutent le départ des collègues non-vaccinés: "Cela va aggraver le problème des effectifs"

Dans une semaine il sera trop tard. Dernière ligne droite pour les soignants qui devront avoir reçu au moins une première dose de vaccin le 15 septembre. Dans le cas contraire, ils seront suspendus sans salaire. À l’APHM, les hôpitaux publics de Marseille, 80% du personnel est vacciné. Les autres vont attendre le tout dernier moment, mais certains y sont toujours totalement réfractaires.

(Theo Rouby / AFP)
Reportage Sud Radio de Lionel Maillet

 

35 ans de service à l’APHM et une carrière qui risque de s’arrêter le 15 septembre pour Valérie. Infirmière anesthésiste, elle refuse catégoriquement de se faire vacciner: "On est dans le refus, on est plusieurs, on a créé un collectif: des médecins, des chirurgiens dentistes, des pharmaciens... La pression est telle que je me demande ce qu'il y a de si miraculeux dans ce vaccin. J'ai l'impression d'une stratégie plutôt marketing, qui dépasse l'aspect de la santé..." 20% du personnel des hôpitaux publics de Marseille n’ont toujours pas reçu de première dose. Dans une semaine ils ne seront plus payés et ne pourront plus travailler.

"J'ai des collègues qui ont décidé d'aller faire autre chose, de quitter l'APHM. La pédagogie n'a pas été bien faite sur ce vaccin, la communication n'a pas été bien faite. Et du coup, ce vaccin fait peur." - Carole Fournier, préparatrice en pharmacie

 

À la CGT santé qui n’est pas anti-vaccin mais contre l’obligation, on redoute du coup un manque de personnel, à l'image de Pascale Jourdan, qui représente le syndicat localement. "On a déjà fermé des services par manque d'effectifs, et là ça va aggraver..." On va encore fermer des services, reculer des interventions chirurgicales. 3000 agents toujours pas vaccinés. L’Assistance publique hôpitaux de Marseille assure que ce chiffre va considérablement réduire d’ici le 15 septembre.

 

"Ce qui m'inquiète le plus, c'est le devenir des services et de l'hôpital. Cela va aggraver le problème des effectifs: même s'il ne reste au bout du bout que 5% de personnels empêchés d'aller travailler, on ne peut pas s'en passer, de ces 5% de personnel. On est déjà à flux tendu depuis des années, on a des conditions de travail déplorables, on ne respecte plus les horaires, on est rappelés sur des jours de repos... Tout ça va s'aggraver, et donc on va encore fermer des services. Tout cela est complètement dramatique. Pour moi, on va au devant d'une catastrophe sanitaire pour la population!" - Pascale Jourdan, CGT santé APHM

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