Reportage Sud Radio de Clément Bargain
"J'étais même pas au courant qu'il y avait des élections, en fait", confesse Sami, 21 ans, "je sais même pas qui s'est présenté". Beaucoup d'évènements retiennent davantage son attention : "La fête de la musique, la couvre-feu, l'Euro... C'est plutôt ça, les tendances, que l'élection régionale..." Pour Anaëlle et Lilou, toutes les deux 19 ans et abstentionnistes, il faudrait davantage communiquer auprès des jeunes. "Ils en parlent, mais sur les chaînes d'actu et tout ça, ce que nous on ne regarde pas. Ils devraient en parler plutôt sur les réseaux, au moins dire : c'est aujourd'hui. Snap, Facebook, Insta..."
"Quoi qu'on fasse, ça ne va rien changer..."
Pour Rania et Nadine, 21 et 22 ans, le contexte sanitaire a joue. Elles se montrent dégoûtées de la politique. "On n'est pas pris au sérieux qu'on est jeunes. J'ai senti ça depuis le covid. Moi, avant, je votais tout le temps, mais là c'est vrai que c'est la première fois que je ne suis pas allée voter. Ça fait un an que rien n'a été fait pour nous, on a presque tous été en dépression, ils n'ont pas tiré le bilan avant d'engager une campagne électorale..." Même sentiment pour Gaspard, 21 ans, qui "n'y croit plus", qui constate "une dé-crédibilisation de la politique, des hommes politiques en général : on se dit que quoi qu'on fasse, ça ne va rien changer". 84% des 18-24 ans ne sont pas allés voter, soit huit points de plus qu’en 2015.
"C'est les européennes, non ? Les politiques proposent pas des programmes importants pour la jeune population, on se sent ignorés. Il y a une envie de faire bouger les choses, je ne sais pas si ça passera par les élections..."