"On nous empêche d’avoir des clients"
La situation des hôtels en France est plus que compliquée. Fonctionnent-ils encore ou doivent-ils fermer ? "La situation est catastrophique, explique Serge Gaillard, vice-président national de la branche Cafés et Brasseries de l’Union des métiers des industries de l’hôtellerie. Nous sommes encore plus mal qu’il y a un an. L’année dernière, nous avons été confinés brutalement en 4 heures, le 14 mars. Et là, dans une période de doute, comment voulez-vous avoir des clients dans votre hôtel, quand vous n’avez pas votre propre restaurant, quand les clients doivent rentrer à 18 ou 19 heures, quand il y a un confinement et qu’ils n’ont pas le droit de se déplacer ?"
"C’est très vicieux ce qui se passe avec les hôteliers, avec l’hôtellerie française, souligne le propriétaire d’un bowling-hôtel-restaurant à Millau (Aveyron). On n’est pas fermés administrativement, mais on nous empêche d’avoir des clients." Est-ce pareil chez tous les confrères, ou bien certains établissements fonctionnent encore ? "En général, les hôtels ouverts travaillent un peu lundi, mardi et mercredi, avec les professionnels. Très peu le jeudi et il n’y a pas d’activité vendredi, samedi et dimanche. Beaucoup ont choisi de fermer ces jours-là. Je rappelle aussi que beaucoup d’hôtels n’ont toujours pas rouvert."
"Les premières annulations sont tombées"
Comment bénéficier des aides sans pour autant fermer ? "Heureusement, nous avons le droit au chômage partiel. J’ai un employé que je n’ai pas vu depuis un an." Compte-t-il sur la vaccination pour que les choses s’accélèrent ? "Pharmacie, médecin, salle des fêtes… On aurait largement la capacité de vacciner plus si les vaccins arrivaient, estime Serge Gaillard. Nous avons uniquement six malades en réanimation dans tout le département, douze en tout à l’hôpital de Millau."
Quelles sont les conséquences des dernières annonces présidentielles ? "Depuis jeudi soir, les premières annulations sont tombées, alors que nous avions un frémissement des réservations pour avril et mai", souligne le président national des établissements indoor de l’UMIH. Quelles conséquences sur l’attractivité et le dynamisme des centres-villes ? "Quand les bars sont fermés, c’est au minimum 30% de pertes pour le commerce local. Un centre-ville est attractif quand les bars sont ouverts avec leurs terrasses."
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