Devant son cabanon d'élevage, Pierre Nicolas toque à la porte pour ne pas stresser ses poulets: les volailles prévenues, l'éleveur ouvre la porte. "Ce sont des jeunes poulets. Je les nourri au seau, c'est manuel, la paille est renouvelée, on a des poulets qui sont plutôt tranquilles. Ils s'assoient, ils ne sont pas en train de haleter. Tous les signes sont au vert".
"Du muscle naturel"
Ses 2000 poulets sont répartis sur neuf cabanons, tous dotés de trappes pour qu'ils puissent sortir en plein air: "Je peux avoir la moitié de la cabane qui dors à l'extérieur alors qu'il y a de la place à l'intérieur. S'il fait trop chaud dedans, il vont dehors". Une bonne façon de faire du muscle naturellement. "Je veux pas travailler avec des races qui sont des Formule 1 de la production. Des poulets qui vont pousser en 30 jours juste pour faire du muscle rempli d'eau, ça m'intéresse pas. Ce qu'il faut, c'est que la volaille cours dehors, qu'elle fasse du muscle parce qu'elle s'active à l'extérieur en mangeant des bonnes choses". L'abattage n'intervient qu'au bout de 100 jours, trois fois plus tard que dans un élevage industriel. La nourriture est bio, les céréales viennent de chez le voisin.
En lien avec les exploitations voisines
Les fientes servent justement de fumier pour le maraîcher d'à côté: "Mon fumier produit ici, il est envoyé sur les deux exploitations maraîchères bio voisines. C'est ce qui permet d'avoir des légumes de qualité de l'autre côté de la barrière, chez mon voisin". Un élevage qui n'a rien à voir avec les pratiques industrielles révélées par les vidéos de L214: des poulets maltraités, aspirés par une sorte de moissonneuse. Sur ce sujet, Pierre Nicolas ne souhaite pas réagir. Il s'inquiète du "tous pourri" qui risquerait d'impacter toute la filière, bio compris.