Le débat agite la communauté scientifique depuis des années, des décennies même. L’homéopathie est-elle efficace médicalement parlant ? Une récente étude de l’Académie des sciences de l’Union européenne affirme le contraire et ajoute qu’elle pourrait même être dangereuse pour les patients qui la pratiquent. Un constat réfuté au micro de Sud Radio par Charles Bentz, médecin homéopathe depuis 33 ans et président du syndicat national des médecins homéopathes.
"Les patients n’ont absolument pas lieu de s’inquiéter. Ceux qui ont l’habitude de pratiquer l’homéopathie connaissent ses résultats et l’utilisent avec efficacité pour de nombreuses causes. Effectivement, cette Académie des sciences européennes a publié une étude défavorable à l’homéopathie. C’est l’occasion pour la communauté homéopathique en Europe de montrer que les informations de cette académie sont complètement tronqués parce qu’il existe de nombreuses études, notamment des méta-analyses, tout à fait en faveur de l’homéopathie", assure-t-il.
"L’homéopathie a ses limites, il faut l’utiliser à bon escient"
"Dans ces petites granules, on trouve des médicaments, c’est-à-dire des substances diluées infinitésimalement selon une méthode découverte par un médecin allemand il y a plus de 200 ans et qui prouve toute son efficacité au quotidien. Dans ma pratique quotidienne de médecin généraliste, je pratique l’homéopathie en première intention. Attention, l’homéopathie n’est pas indiquée pour toutes les pathologies. Elle a ses limites et il faut savoir l’utiliser à bon escient", ajoute-t-il.
Des limites qui ont été très médiatisées dernièrement en Italie, où un petit garçon est décédé d’une simple otite après que ses parents ont décidé de le traiter par de l’homéopathie. Là encore, Charles Bentz se défend. "Ce cas est absolument dramatique, mais il ne relève pas du tout d’un problème d’homéopathie sinon d’une mauvaise prise en charge par le médecin. Dans n’importe quelle thérapeutique, il faut réévaluer les résultats d’un traitement, ce qui n’a pas été fait dans ce cas-là. Cet enfant est resté avec un traitement inefficace pendant plus de huit jours et malheureusement il est décédé", explique-t-il.
Réécoutez en podcast l’interview de Manuel Jacquinet dans le Grand Matin Sud Radio