À moins de 100 jours de la présidentielle, la course aux parrainages est un casse-tête pour certains candidats. Éric Zemmour lance un appel à l’Association des maires de France pour créer un pool de signatures. Élisabeth Lévy, elle, espère que la transparence des signatures n'entrave pas le bon déroulement démocratique".
"Imaginez l’élection présidentielle sans Zemmour, sans Marine Le Pen, sans Mélenchon mais avec madame 4 % (Anne Hidalgo), Christiane Taubira et Fabien Roussel. Les électeurs, et j’espère les journalistes, hurleraient - à raison - au déni de démocratie. Au passage, la droite nationale ne serait pas représentée alors que, selon les sondages, elle représente un tiers du corps électoral. Ce n'est même pas une bonne nouvelle pour le vainqueur car sa légitimité serait entachée dès le départ".
"Pour l’instant, Eric Zemmour annonce 300 promesses, Mélenchon 350 et les équipes de Marine Le Pen avouent ramer un peu. En revanche, Hidalgo pourrait avoir 2000 signatures et malgré le faible ancrage local de LREM, beaucoup de maires, soit par légitimisme, soit parce qu’ils tablent sur une réélection et veulent se faire bien voir vont parrainer le président sortant".
Que faut-il faire, supprimer les parrainages ?
"Sur le principe, les parrainages sont discutables. Ils ont été inventés pour empêcher les candidatures fantaisistes. Mais en dessous de 5% vous n’êtes pas remboursés, cela calme un peu les vocations. Mais admettons qu’il faille une validation. Certains proposent des parrainages citoyens. Là, toutes les minorités organisées présenteront des candidats et l’élection deviendra le bal des identités. Le peuple a le dernier mot, inutile de faire une préélection".
"Le vrai problème, c'est la transparence instaurée par François Hollande. Cela soumet les maires à toutes sortes de pressions. Autrement dit, la règle ne favorise pas seulement les grands partis mais les partis appartenant à ce que certains appellent le système, d’autre le cercle de la raison ou la bien-pensance. Bref, cela ne joue plus comme une garantie du sérieux des candidats mais comme un filtre idéologique : candidats convenables. À la fin, on pourra choisir entre blanc bonnet et bonnet blanc".
"Beaucoup de Français ont le sentiment que la dernière présidentielle a été volée par le Parquet National Financier. Si celle-là est confisquée par la règle des parrainages publics, il ne faudra pas se plaindre si la suite se joue dans la rue".
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