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Changement de nom de famille : "C'est une révolution de l'état-civil"

Une proposition de loi devrait simplifier le changement de nom de famille. Les explications de Marine Gatineau-Dupré, fondatrice du collectif "Porte mon nom".

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Une prime pour les agents municipaux les moins absents. ((Pascal Pavani - AFP)

La majorité annonce vouloir simplifier le changement de patronyme. Quelles sont les raisons de l’annonce de cette proposition de loi ?

"Huit enfants sur dix portent le nom du père"

Pourquoi mener un tel combat ? "C’était personnel, reconnaît Marine Gatineau-Dupré, présidente fondatrice du collectif "Porte mon nom". Je rencontrais des difficultés du fait de ne pas porter le même nom que mes enfants. Cela engendrait des lourdeurs administratives. Je ne pouvais pas tolérer cette situation dégradante."

"J’ai monté un collectif et recueilli des milliers de témoignages, explique-t-elle. Cela nous a amené à rédiger une proposition de loi avec le député Patrick Vignal." Pourquoi dire que la législation actuelle rend la mère invisible ? "Huit enfants sur dix portent le nom du père, résume Marine Gatineau-Dupré. Dans son quotidien, il faudra qu’elle prouve être la mère. Par exemple avoir le livret de famille pour prendre l’avion. Pour une inscription en crèche, aller à l’hôpital… Ce n’est pas normal. On met un enfant au monde, il y a deux parents. Il est logique qu’il y ait deux noms. C’est carrément une révolution de l’état-civil."

"Le but est de laisser une liberté au gens"

Que prévoit concrètement ce texte ? "Rien n’est fait, mais il y aurait deux points, un pour les mineurs, un pour les majeurs. Pour les mineurs, il y aurait le nom d’usage. On ferait entrer le nom d’usage dans le code civil. Pour l’instant, il n’a pas d’existence juridique. Si les parents sont d’accord, l’enfant peut avoir un double nom, ne prendre que le nom du père ou de la mère. Si vous prenez un couple qui se sépare, si la maman veut avoir son nom en nom d’usage, elle n’aurait plus qu’à le demander au juge. La difficulté actuelle est que le père a le dernier mot. S’il disait non, on ne pouvait rien faire. La maman ne pouvait pas porter son nom d’usage, administratif et non transmissible."

"Pour les majeurs, on parle du nom de filiation, explique Marine Gatineau-Dupré, présidente fondatrice du collectif "Porte mon nom". Le but est de laisser une liberté au gens : changer de nom, rajouter celui du père ou de la mère… Il y aura toujours un seul nom de transmissible. Des victimes d’inceste ne veulent pas porter le nom de leur bourreau. À cela s’ajoutent les abandons, la maltraitance, les enfants d’une femme assassinée portant le nom de celui ayant tué leur mère. C’est un choix personnel, une liberté, un grand sujet."

Marine Gatineau-Dupré, présidente fondatrice du collectif "Porte mon nom", était interviewée dans "Sud Radio vous explique" sur Sud Radio le 20 décembre 2021. "Sud Radio vous explique" est diffusée tous les jours à 7h45 dans la matinale animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

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