Chantal de Rudder s'est penchée sur la problématique du voile. Si en France, il est au cœur de la polémique depuis son apparition, à l'étranger sa mode est en dent de scie.
Une tradition patriarcale
Pour l'ancienne rédactrice en chef du Nouvel Obs, le voile "n'a rien d'une spécificité islamique". Chantal de Rudder rappelle qu'il est une tradition "du patriarcat autour de la Méditerranée qui imposait aux femmes de se voiler". Mais le voile que l'on connaît tous aujourd'hui n'est pas forcément le même que celui qui s'est démocratisé après la révolution iranienne de 1979 et l'apparition des Frères musulmans.
"Aujourd'hui, il est noir la plupart du temps, ou c'est un nijab", décrit la grande reporter qui a perçu ces changements lors de visites dans les rues de Tunis, après le printemps arabe. "J'ai été extraordinairement étonnée par le changement à vue", confie la journaliste.
"Aujourd'hui, on le voit partout"
La résurgence du voile est "une histoire incroyable" pour Chantal de Rudder qui s'est donc penchée sur la question dans son ouvrage. "C'est un truc qui disparaît, qui est aboli dans les pays musulmans et puis tout à coup réapparaît sous une autre forme parmi les jeunes", rapporte la scénariste qui précise qu'il apparaît même "dans des endroits où on ne l'avait jamais vu avant".
Au final, loin du tissu sacré, il s'agit surtout d'un "uniforme", assure la journaliste. "C'est ce que les Américains, pendant la Guerre du Golfe, appelait les objets mobiles non identifiés", rappelle-t-elle. "Aujourd'hui, personne ne dirait ça, on le voit dans le métro de Paris, au Danemark, en Angleterre", note Chantal de Rudder.
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