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Chantal Delsol : "La chrétienté est finie en tant que civilisation"

Assiste-t-on à la fin de la civilisation chrétienne ? Pour Chantal Delsol, la chrétienté vit ses derniers jours. Elle en parlait mardi 18 octobre sur Sud Radio, dans "Bercoff dans tous ses états".

Chantal Delsol
Chantal Delsol, invitée d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

La philosophe Chantal Delsol était l’invitée d’André Bercoff le mardi 19 octobre sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-14h, "Bercoff dans tous ses états", pour évoquer son dernier livre : "La fin de la chrétienté" (éd. du Cerf).

En pleine tourmente avec la crise des abus sexuels, l’Église de France connaît actuellement des jours assez difficiles. En parallèle, on observe depuis plusieurs années une baisse de la pratique religieuse chez les catholiques, et les chrétiens en général, ainsi qu’un effondrement des vocations. Est-ce la fin de la chrétienté ? On en parle avec Chantal Delsol sur Sud Radio.

La fin de la civilisation chrétienne

La philosophe Chantal Delsol n’y va pas par quatre chemins. La fin de la chrétienté. Le constat est sans appel. Et pourtant, il est teinté d’espoir, ou d’espérance pour les chrétiens. "La chrétienté est finie en tant que civilisation. Je ne parle pas du christianisme, qui n’est pas une religion perdue et qui continue à se déployer. La chrétienté, c’est la civilisation dans laquelle le christianisme apporte ses lois et ses mœurs. Et c’est ça qui est effacé depuis les années 50, même si l’effacement a débuté bien avant", explique-t-elle au micro d’André Bercoff sur Sud Radio.

Au fil des ans, la chrétienté aurait été remplacée par le cosmothéisme, pour Chantal Delsol. "Il s’agit d’une nouvelle croyance. Lorsque la chrétienté s’efface, elle n’est pas remplacée par rien. Il reste un pourcentage non-négligeable de chrétiens. Mais les autres ne tombent pas dans le néant, ils se mettent à croire en d’autres choses. C’est une adoration du monde. C’est ce qui se développe avec l’écologie, qui est en train de devenir une religion. Cela fait partie des nombreuses tendances qui tendent à remplir le vide", ajoute la philosophe.

L’effondrement des digues morales de l’Église

Dans son livre "La fin de la chrétienté", Chantal Delsol explique également comment des digues dogmatiques, qu’il s’agisse du mariage avec le mariage gay, ou de la procréation avec la PMA, se sont effondrées assez facilement. Même si cela a pris quelques années. "On peut considérer que cela a pris deux siècles. Pendant deux siècles, l’Église s’est battue. Au point de soutenir des régimes fascistes. On voit aussi que les protestants aspiraient à la modernité, à l’inverse des catholiques. Au point d’isoler le catholicisme", lance-t-elle. La philosophe fait enfin le point sur la responsabilité, malgré elle parfois, de l’Église dans l’effondrement de la chrétienté, en refusant toute forme de modernité.

Sur la question des abus sexuels enfin, Chantal Delsol rappelle que ce n’est pas une découverte pour personne au sein de l’Église. "Ce qui se passe en fait, c’est que l’Église est tellement étouffée par le cri des victimes, qu’elle est obligée de prendre un tournant individualiste. Auparavant, l’Église était une institution holiste, qui comptait plus que l’individu. Elle s’est toujours défendue comme cela. Là, elle passe du côté individualiste. Elle est obligée de faire passer les individus avant l’institution", conclut-elle.

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. 

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