Cette semaine, 49 chauffeurs de cars scolaires ont été contrôlés positifs aux stupéfiants ou à l'alcool, sur 9 000 contrôlés. 44 aux stupéfiants et cinq à l’alcoolémie : est-ce beaucoup ou peu ?
Une profession peu attractive
"Permettez-moi d’émettre un doute sur les chiffres, tempère Gilles Lerner, conducteur de cars, fondateur du Collectif des professionnels du transport privé de voyageurs. Les remontées de terrain montrent que certains ont été contrôlés deux ou trois fois. L’un d’entre eux a même été contrôlé quatre fois. J’ai été contrôlé hier. Une entreprise a sciemment détourné tous les cars pour faire déposer les gamins non pas au collège mais à la mairie. Pour ne pas être contrôlée !"
Est-ce que l’on a des doutes sur les chauffeurs ? "Recrutement intensif, manque de personnel, 480 heures de formation… Mais 18 heures de conduite dont 3 heures de nuit. Plus 18 heures de simulation qui rendent beaucoup de conducteurs malades…", énumère Gilles Lerner. C’est de la folie. Avec le permis à 18 ans, seuls trois se sont présentés et deux l’ont raté. Je suis payé 13 euros de l’heure avec 6 euros pour le découché : comment voulez-vous que ce soit attractif ?"
Cars scolaires : 49 chauffeurs contrôlés positifs aux stupéfiants ou à l'alcool depuis lundi !
"Il y a un problème de recrutement intensif, un manque de personnels, des formations de seulement quelques heures... " - Gilles Lerner, fondateur du Collectif des professionnels du… pic.twitter.com/c6YharjyKG
— Sud Radio (@SudRadio) February 6, 2025
Chauffeurs de cars scolaires : "Faire le tri"
Connaît-il des chauffeurs qui fument de la drogue ou boivent ? "Oui, j’en connais même qui se photographient au volant avec un pétard, ou qui en fument avec le fils du patron ! Il y a une responsabilité collective : le silence coupable des conducteurs qui connaissent ceux qui fument des pétards ou consomment de la cocaïne. Nous avons un EAD : pour démarrer un car, vous devez souffler pour prouver que vous n’avez pas bu. Mais vous avez un bouton à l’arrière du car qui permet de le démarrer sans avoir à souffler."
"Nous avons un problème dans cette profession, on se voile la face, estime Gilles Lerner, conducteur de cars, fondateur du Collectif des professionnels du transport privé de voyageurs. Cela fait trois ans que l’on réclame des contrôles en entreprise. Il suffirait de modifier le règlement intérieur pour pouvoir contrôler les conducteurs. Il faut faire le tri entre le bon grain et l’ivraie, et transporter les enfants avec toute la sécurité possible."
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