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Chikungunya: deux premiers décès confirmés à La Réunion, l'épidémie s'accélère

Deux personnes âgées de 86 et 96 ans sont décédées des suites du chikungunya à La Réunion, les premiers décès confirmés depuis le déclenchement en août 2024 de l'épidémie qui s'accélère sur cette île de l'océan Indien depuis le début du mois.

Valery HACHE - AFP/Archives

Deux personnes âgées de 86 et 96 ans sont décédées des suites du chikungunya à La Réunion, les premiers décès confirmés depuis le déclenchement en août 2024 de l'épidémie qui s'accélère sur cette île de l'océan Indien depuis le début du mois.

"Le préfet de la Réunion et l'Agence régionale de santé déplorent deux décès survenus la semaine dernière", a indiqué dans un communiqué la préfecture, précisant que le "nécessaire recours à plusieurs experts" pour analyser les causes du décès expliquait le décalage entre ces morts et l'annonce.

Le communiqué précise que les deux personnes décédées étaient "deux personnes âgées de 86 et 96 ans, dont une présentait des comorbidités".

Ces décès interviennent alors que l'épidémie de chikungunya "s'est accélérée ces dernières semaines et s'étend désormais à tout le territoire", ajoute la préfecture.

Depuis août 2024, plus de 8.500 cas autochtones (non importés) ont été recensés, dont près de 3.000 pour la seule semaine du 3 au 9 mars, selon le dernier bilan sanitaire de l'ARS, publié mercredi.

L'ARS précise toutefois "qu'aucune tension n'affecte le milieu hospitalier à ce stade", seules 24 personnes ayant été hospitalisées depuis août 2024.

L'impact sanitaire de la maladie, transmise par le moustique tigre, reste limité et éloigné de l'épidémie de 2005-2006 qui avait marqué La Réunion, touchant 260.000 personnes, soit un tiers de la population de l'île, et tuant 225 personnes.

- Plan Orsec et vaccination -

Saisie en urgence par le gouvernement, la Haute autorité de santé a préconisé début mars de vacciner en priorité les seniors de plus de 65 ans, les adultes ayant des comorbidités (hypertension artérielle, diabète, maladies cardiovasculaires, etc) et les agents de lutte anti-moustique dans l'île française.

Pour "limiter les formes graves et l'impact sanitaire de l'épidémie, un financement exceptionnel" sera débloqué "rapidement" afin de "proposer gratuitement la vaccination aux cibles prioritaires" à La Réunion, avait précisé à l'AFP le ministère de la Santé.

Le premier vaccin contre le chikungunya, Ixchiq, du laboratoire franco-autrichien Valneva, a obtenu en juin 2024 une autorisation de mise sur le marché en Europe pour les adultes.

Depuis le début de l'année, quelque 150 agents de lutte anti-vectorielle de l'ARS, complétés par les effectifs des communes, sont par ailleurs mobilisés quotidiennement pour mener des interventions de démoustication, assurent la préfecture et l'ARS.

La semaine dernière, le préfet de l'île, Patrice Latron, a déclenché le niveau 4 du plan Orsec, correspondant à une "épidémie de moyenne intensité" et impliquant une plus forte mobilisation des acteurs publics pour endiguer l'épidémie.

Selon Xavier de Paris, le directeur de la veille sanitaire à l'agence régionale de santé (ARS) de La Réunion, le taux de positivité du chikungunya dans les laboratoires est actuellement de 60% à La Réunion.

Parti du sud de l'île, notamment la commune du Tampon qui reste la zone la plus touchée, l'épidémie s'est progressivement étendue jusqu'à toucher l'ensemble du territoire insulaire.

Mais jusqu'alors, la progression du chikungunya n'avait pas alerté les habitants qui semblaient peu concernés par l'épidémie, celle-ci ayant provoqué de rares hospitalisations.

La situation a rapidement changé depuis l'annonce des deux morts vendredi matin, a constaté une journaliste de l'AFP. Sur les réseaux sociaux, les posts oscillent entre incrédulité, appels à la prudence et méfiance vis-à-vis du vaccin proposé.

Avant la flambée actuelle, aucun cas de chikungunya n'avait été signalé depuis 2010 à La Réunion.

Maladie virale généralement bénigne, le chikungunya provoque une fièvre brutale accompagnée d'intenses douleurs musculaires et articulaires. Mais des complications -neurologiques, musculaires, cardiovasculaires-, voire des décès, peuvent survenir, et les symptômes peuvent persister au-delà de trois mois.

Par Mahdian BENHAMLA, avec Thibault MARCHAND à Paris / Saint-Denis de la Réunion (AFP) / © 2025 AFP

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