Le ministre de l'Éducation connaît une moins vive opposition que ses prédécesseurs, Vincent Peillon et Najat Vallaud-Belkacem. Pourtant, selon Claude Meunier-Berthelot, il continue de "déconstruire" un système éducatif déjà à l'agonie.
"Les gens l'encensent alors qu'il achève complètement le système"
Quand on dit que Claude Meunier-Berthelot n'y va pas de mainmorte vis-à-vis de Jean-Michel Blanquer, elle répond que c'est plutôt lui qui n'y va pas avec le dos de la cuillère. "Je traduis simplement ce qu'il fait", confie l'auteure. "Tous les ministres qui se sont succédé ont été critiqués fortement, alors que Blanquer apparaît comme le monsieur qui vient restaurer tout le système", souligne-t-elle, déplorant qu'au lieu de le combattre, "les gens l'encensent alors qu'il achève complètement le système éducatif".
L'ancienne professeure de lycée dresse un parallèle entre Jean-Michel Blanquer et son prédecesseur Claude Allègre, ministre de l'Éducation nationale entre 1997 et 2000. "On a le même phénomène, tout le monde pense que Claude Allègre voulait restaurer le système éducatif et qu'il a été empêché par les syndicats. C'est complètement faux", explique Claude Meunier-Berthelot. "Lorsqu'il est parti, il avait posé les fondements de sa réforme révolutionnaire consistant à remplacer les cours par des activités", rappelle-t-elle, notant que Jean-Michel Blanquer "fait la même chose". "En réalité, ce sont des gens très déconstructeurs", s'indigne l'auteure.
"Blanquer fait la suite"
Si Claude Allègre a fait basculer le système de l'instruction "en un système de garderie", cette mise en œuvre s'est faite progressivement. "Vincent Peillon a fait sa révolution au niveau primaire, Belkacem au collège et Blanquer fait la suite et il fait s'écrouler complètement le système", dénonce-t-elle. Même si tout ne résulte pas de sa faute, "il arrive à la fin d'un processus de démantèlement du système scolaire qui se fait depuis 70 ans", regrette la professeure.
"Il ne rétablit rien du tout, il accompagne ce démantèlement, le bac en est une illustration flagrante", souligne-t-elle, le qualifiant désormais de "coquille vide". Aujourd'hui, le baccalauréat est "basé sur des activités que font les élèves et pas sur une transmission du savoir", déplore l'auteure qui voit dans cette révolution scolaire, "l'objectif de faire table rase du passé, de ne plus transmettre le savoir et que l'élève se construise lui-même son savoir à travers des activités".
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