Un système en faillite
Claude Reichman n'est pas tendre avec la réforme des retraites. "J'en pense le plus grand mal car elle n'est pas expliquée aux Français", annonce le chirurgien-dentiste. "Je ne sais pas quelle idée folle a pris le gouvernement de vouloir réformer un système qui n'est plus réformable", s'interroge-t-il. Un système créé il y a 75 ans et qui arrive à bout de souffle, "où il y a moins d'un cotisant pour un retraité".
En quelques chiffres, Claude Reichman explique "qu'il y a 17 millions de retraités en France". Dans un pays qui compte 27 millions de personnes actives, la situation paraît loin d'être catastrophique. Et pourtant... "Dans la population active, il y a 6 millions de chômeurs qui ne cotisent pas, et 6 millions de fonctionnaires qui n'ont pas de régime de retraite", note le président du MLPS. "On arrive à 15 millions de personnes qui cotisent réellement, donc moins d'un cotisant pour un retraité", démontre-t-il.
Prendre l'argent là où il est
Claude Reichman est remonté. "Je suis assez en colère contre le gouvernement actuel qui avait toutes les raisons de ne pas le faire", réagit-il. Pour lui, "Emmanuel Macron n'est pas responsable de la situation des systèmes de retraite. Il aurait pu dire 'notre régime de retraite n'est plus viable, nous devons le changer, quelles sont les pistes ?'". Au lieu de cela, il a préféré lancer un débat national pendant deux ans avec Jean-Paul Delevoye "qui n'a pas donné grand chose", estime Claude Reichman. "On a donné l'impression aux Français qu'on allait discuter de choses qui allaient peut-être résoudre le problème, or, on ne peut pas résoudre le problème dans ces conditions", regrette le chirurgien-dentiste.
Pour le docteur, "le véritable but est de plumer les Français qui ont encore un peu d'argent pour pouvoir envoyer tout cela dans des régimes qui sont en faillite". "On va appauvrir tout le monde sans sauver quiconque", s'indigne-t-il. Et le meilleur exemple se trouve chez les avocats, les médecins, les chirurgiens-dentistes, les pharmaciens. "Toutes les caisses autonomes disposent de réserves, ce sont leurs participations, elles participent aujourd'hui à la solidarité, elles versent au régime général un certain nombre de contributions assez substantielles", explique Claude Reichman. "Le problème, c'est que les représentants de ces caisses ont dit à Delevoye que cet argent est à nous. Il a répondu : 'vous n'êtes propriétaires de rien !'", révèle-t-il. "L'argent qu'ils ont épargné ne leur appartient pas".
Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.
Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !